Cela fait deux mois que je vis dans la rue, deux mois que je suis seule avec mon bébé qui grandit doucement en moi. Je n’avais pas prévu cette vie. Je n’avais pas prévu de tomber enceinte et de me retrouver seule au monde, mais c’est arrivé… Je vis des vols que je fais… Je me nourris en volant aussi… Et je dors dans une tente… J’arrive parfois à travailler mais ce n’est pas simple. Je me refuse à faire la manche même si parfois des gens me donnent quelques pièces sans que je ne demande rien. Cela serait admettre que je suis vraiment une fille de la rue qui dépend de la gentillesse des passants. Je n’ai eu aucune nouvelle de mes parents depuis qu’ils m’ont mis à la porte. Pas même du père de mon enfant. Je pensais qu’ils reviendraient mais non… Et même si maintenant ils voulaient le faire, je n’ai plus de téléphone. On me l’a volé. J’allais le charger dès que je trouvais une prise et je ne l’allumais que de temps en temps pour voir si j’avais un message. Mais je n’ai jamais rien eu. Je sais pourtant que ma mère continuait de payer la facture; ils n’ont pas résilié mon abonnement.

J’en suis à cinq mois de grossesse. Mon ventre se voit. On devine facilement que j’ai un petit être en moi. Mes hauts me serrent désormais. J’aime bien regarder mon ventre, voir qu’il pousse car c’est le seul moyen que j’ai de voir qu’il grandit en moi mon petit amour. Je n’ai pu aller au centre médical qu’une fois il y a environ un mois. On m’a rassuré en disant qu’il allait bien mais que je ne mange pas assez pour nous deux... J’ai toujours une main dessus, le caressant doucement, rassurant bébé en lui disant que les choses vont s’arranger.

Les nuits sont assez dures. Il fait souvent froid même si je suis à l'abri dans ma tente. C’est une aide soignante qui me l’a donnée. Avant je dormais sur des bancs, dans des gares ou sur des cartons. Je ne me sentais pas du tout en sécurité. Avec la tente je ne me sens pas non plus en sécurité mais c’est malgré tout mieux. C’est un petit toit au-dessus de ma tête, un endroit à moi… C’est ma maison que je peux emporter partout comme un escargot. Le plus difficile, enfin une des choses les plus difficiles, c’est de ne pas pouvoir me laver tous les jours. J’ai volé des lingettes pour me nettoyer et j’utilise les lavabos dans des bars, mais j’aimerai une vraie douche. Le savon et les lavettes dans des toilettes, ce n'est pas vraiment l’idéal… Je voulais aller à la piscine, là-bas on peut utiliser les douches tant qu’on veut mais je n’ai pas de maillot de bain et surtout le peu d’argent qu’il me reste je dois le garder au cas où. Je mange un peu plus, mais toujours pas assez et je ne dors pas très bien… Mon ventre commence à me gêner un petit peu.

Aujourd’hui, j’ai plié ma tente et je suis allée m'installer dans un coin calme, pas trop éloigné du lycée. Je me suis installée par terre, assise sur mon sac de couchage, les jambes croisées. Je caresse doucement mon ventre. J’ai sorti mon livre et je l’ai posé ouvert sur mes genoux pour faire comme si je lisais au calme. Je n’aime pas qu’on me regarde… J’ai attaché mes cheveux en chignon avec un vieil élastique trouvé par terre. Ils ont tellement poussé. Je baille. Je suis fatiguée et j’ai faim. Je n’ai pas encore commencé à me mettre en recherche d’un petit boulot ou d’un truc à manger.

C'est en courant que nous arrivons devant l'école élémentaire de ma nièce...école fermé...comme la plus part des matins...nous sommes en retard. Ma nièce de 6 ans râle en me disant qu'elle est encore en retard et je me re rends compte que j'ai aussi oublié le déjeuné du midi...c'est pas vrai ! J'ai mon neveu de 12 ans qui rigole et qui me dit que c'est tous les matins comme cela...ma nièce de 15 ans et aussi avec nous, les écouteurs dans les oreilles...je me demande comment ma soeur fait pour ne pas pêter un câble !! La directrice de l'école vient nous ouvrir, je lui offre un grand sourire...elle me regard et fait entrer ma nièce dans l'école en me rappelant que c'est la troisième fois cette semaine...je m'excuse et je lui promet que l'on fera mieux demain. Je pense aussi à donner de l'argent à ma nièce pour le déjeuné. Après cela, j'envoie les plus grands dans leur école, je m'assure qu'ils y rentre et je me rends à l'école maternelle de mon petit neveu de 4 ans...mais là on me dit que la maitresse n'est pas là...c'est une blague !! J'avais du travail aujourd'hui, j'avais réussi à convaincre l'équipe de venir faire des photos ici, ce sont des photos urbaine...ici où New York c'est la même. C'est donc en compagnie de mon neveu de 4 ans que je me pointe à la séance photo. Cela ne fait pas trop plaisir à la directrice de la compagne, qui en désignant mon neveu, qui est dans mes bras, me demande "C'est quoi ça" je la regarde...et je lui dis « ça?! ça c'est mon neveu...la maitresse est... » elle ne me laisse pas finir me repellant qu'elle à déjà accepté pas mal de chose pour moi. Je lui promet qu'il sera sage.

J'installe donc mon neveu sur un chaise, à côté du buffet lui disant qu'il peut prendre à manger, je lui laisse aussi mon téléphone afin qu'il puisse jouer dessus et je file me préparer pour le séance photo. Je passe entre les mains de l'habilleuse...les vêtements sont sympa...je passe entre les mains de la maquilleuse et coiffeuse...puis la séance commence. Je jette de temps en temps des regards à mon neveu, il mange et joue...parfait.

Mais au bout d'un moment, je ne le vois plus, je stop la séance et je demande où est mon neveu...je commence à le chercher. La directrice me dit alors "Mon coeur je ne suis pas là pour surveiller les aller et venu de tes gamins" et elle me demande de rependre la séance en me prenant par la main. Je me dégage d'elle et je lui dis que non...je dois retrouver mon neveu. Je pars ainsi à sa recherche et après 15 minutes de recherche de panique total, je le vois assis à côté d'une jeune femme assise par terre...il est en train de lui donner plein de chose à manger...qu'il a pris au buffet. Je pars en courant dans sa direction. « Davi...mais je te cherche partout depuis tout à l'heure... » Davi...un prénom brésilien, oui ma soeur à tenu un donner un prénom brésilien à deux de ses enfants. Ce qui avait enchanté mes parents, qui avait rappelé que les enfants étaient à moitié brésilien.

Mon neveu me dit alors qu'il est venu donner de quoi manger à son ami...oui à 4 ans...tout le monde est son ami. Je pose mon regard sur la demoiselle...elle est très jeune, très enceinte et...très à la rue. « Bonjour... »

              
                                               

Mon ventre gargouille un peu. Bébé a faim. Je devrais aller chercher à manger, trouver quelque chose pour nous nourrir mais pour l'instant je n'en ai pas vraiment la force, pas le courage. Encore moins pour un petit boulot... Mais j'irais plus tard dans la journée. Pour l'instant, j'observe les gens en faisant semblant de lire. Je n'ai pas envie de montrer que je suis une jeune femme qui vit dans la rue alors qu'elle est enceinte. Le regard des gens peut faire mal parfois. Je réfléchis à où je vais m'installer pour la nuit. Je change de temps en temps en restant dans le même quartier. J'ai peur de rester toujours au même endroit même si cela peut être rassurant... Les commerçants finissent par me reconnaître... Et j'aime à croire qu'ils veillent sur moi même s'ils restent à distance. Mais je me dis aussi que les gens qui me voudraient du mal peuvent facilement me repérer. Une jeune femme enceinte... C'est facile à voler ou pour faire d'autres choses... C'est déjà arrivé plusieurs fois que des SDF tentent de me faire du mal... Mais je ne me laisse pas faire. J'ai un petit être qui grandit en moi et que je dois protéger. Je me suis déjà battue quelques fois... Et j'ai réussi, je ne sais comment à faire fuir les personnes. Sans doute qu'ils ne s'attendaient pas à ce que je réagisse...

Le temps passe et je fini par poser mon livre à côté de moi. Mon ventre gargouille encore. Je le caresse doucement. Soudain, je vois un petit bout de chou avancer tout seul vers moi. Il a plein de choses dans les mains. Il me sourit. Je regarde autour de nous pour voir où sont ses parents mais... Il n'y a personne à l'horizon... Il m'explique que son tonton fait des photos et que lui il avait faim et que moi aussi j'ai faim alors qu'il a voulu manger avec moi. Je lui souris mais je suis inquiète... Il faut qu'il retrouve ses parents...

- Tu es un petit ange tu le sais ? Mais ton tonton va être inquiet. Il ne faut pas partir comme ça... Il faut qu'on le retrouve et vite.

J'éclate de rire quand il me dit qu'il est un grand garçon et qu'on ira voir son tonton quand j'aurais mangé un petit peu avec lui parce que mon ventre il a fait du bruit. Comment refuser ? Il se montre tellement mignon et puis... Oui j'ai faim... Je pense qu'il a du me repérer un peu plus tôt... Et innocent comme il est, il est venu me tendre la main. Chose que les adultes ne font pas... Ils ont grandi et ont oublié qu'un jour ils ont été comme ce petit ange... Je commence à manger et pose ma main de nouveau sur mon ventre. Bébé bouge, comme s'il me disait de manger plus vite... Et soudain... Un homme apparaît, il semble connaître l'enfant qui s'appelle donc Davi... Le jeune homme est plutôt beau garçon, est-ce lui le tonton ? Je le regarde et passe un bras protecteur autour du petit. Qui me dit que c'est bien son oncle ? L'enfant est venu me parler comme s'il me connaissait, il pourrait en faire de même avec cet homme... Oui, la rue m'a appris à être encore plus méfiante. Je me penche doucement vers Davi et montre l'homme du doigt.

- C'est qui lui ?

Je parle d'une voix douce, gentille. Et je souris parce qu'il me présente comme étant son amie. Il est tellement mignon... Raaa, je sens les larmes monter un petit peu... Les hormones qui me font ça... Et la gentillesse d'un enfant de quelques années.

- Bonjour... Je ne m'attendais pas à ce qu'il vienne m'apporter à manger... Et je comptais le raccompagner. Je suis désolée s'il vous a inquiété et... Je n'aurais pas du prendre le temps de manger... Par contre, je faisais attention à lui, je vous le jure...

Je ne veux pas qu'il pense que j'ai forcé Davi à faire quoi que ce soit. Je ne suis pas une mauvaise personne... J'ai juste eu envie de manger pour nourrir mon propre enfant... D'ailleurs, je ne peux m'empêcher de reprendre une bouchée en soupirant. Il ne faut pas que je mange de trop... Je ne dois pas manger trop vite non plus. Je souris à Davi et je lui fais un petit clin d'oeil. J'espère qu'il ne va pas se faire disputer... Je reste sur mes gardes, aussi bien pour le petit, que pour moi...

Je faisais du mannequinat depuis que j'étais tout petit...oui les premières pub que j'avais faites je devais avoir 3 ans, je me souviens qu'à l'époque j'adorais pouvoir garder les articles dont je faisais la pub, encore plus quand il s'agissait de jouet, pour un petit garçon, s'était tout simplement génial. Mais c'était encore plus sympa maintenant que j'étais en grand garçon ! Les marques pour qui je posais me faisais toujours pleins de cadeaux, des vêtements, des parfums...et même une voiture. J'avais posé pour une grande marque de voiture, une voiture de luxe et le directeur de la marque m'avait offert la voiture...oui être mannequin s'était cool ! Mais s'était compliqué en ce moment avec la garde de mes neveux et nièces, bien qu'ils adoraient sur les shooting...ma nièce faisait même venir des copines parfois...mais quand elle m'avait dit que certaines de ses copines me trouvaient sexy...elles avaient à peine 16 ans...je lui avais dit d'évité les copines sur le tournage...elle avait 16 ans, elles étaient des petites filles ! Bref, aujourd'hui, il n'y a que Davi avec moi, Davi qui mange tranquillement, tout en jouant sur mon téléphone.

Mais voilà, j'avais fais d'autre sortes de photos, avec ma partenaire mannequin...et quand j'avais chercher des yeux mon neveu...il avait disparut, je n'avais pas hésité à mettre pause à la séance et à commencer à chercher Davi...bien sûr que j'étais en panique, il n'avait que 4 ans. Puis après 10 ou 15 minutes de recherche, je le trouve enfin, il est partis voir une jeune fille et il es assis à côté d'elle en train de discuter...il avait pris plein de nourriture avec lui. C'est en courant que j'arrive vers eux...j'avais eu la peur de ma vie. J'arrive assez rapidement, j'avais eu très peur...la jeune fille passe un bras protecteur autour de mon neveu et lui demande qui je suis, il lui souris et dit en riant "c'est oncle Ali" comme si c'était une évidence. Mon neveu viens alors vers moi et me dit "Tu sais que ça fait un moment que je suis partis" mais je n'y crois...ils vont tout me faire ses gamins !! « Et toi tu sais que je t'avais demandé de resté assis? »

Je regarde alors la jeune demoiselle...elle vit dehors sans aucun doute et elle est enceinte. Elle s'excuse tout de suite...ce qu'elle me dit me touche...beaucoup. Je lui fais un sourire et je lui dis « Non c'est moi...j'aurais du mieux surveiller... » je regarde Davi et je dis « ...ou t'attacher... » bien sûr qu'il s'avait que s'était des menaces en l'air...quand on allait dans les magasins, je passais mon temps à lui courir après, ça le faisait rire. D'ailleurs il rit quand je lui dis cela et il me dit "Essaye toujours mon pote" j'avoue que c'est assez drôle qui me balance cela comme ça ! je regarde alors la demoiselle et quand elle me dit qu'elle avait fais attention à lui, je lui fais un sourire et je lui dis « Je n'en doute pas une seconde...merci... »

Cette jeune femme ne mangeais pas à sa faim et ce que mon neveux lui avait apporter, ne calmera pas sa faim. Mais je n'est pas envie de montrer de signe de pitié, à sa place, je n'aimerais pas cela ! Du coup je la joue autrement pour aider la demoiselle « Dit moi Davi, ça te dirais de continuer la conversation avec ton ami, sur le plateau...vous seriez mieux installé pour parler... » mon neveu est intelligent, je crois qu'il comprends que je dis cela pour que la jeune fille puisse aller manger...il me regarde et me fait un clin d'oeil...a savoir qu'un clin d'oeil pour lui c'est cligné des yeux...il ne maitrise pas encore l'art du clin d'oeil. Il dit alors à la jeune fille "Allez vient, comme ça je te montre un jeu sur le téléphone..." je tends la main à la jeune fille, afin de l'aider à se relève. Une fois debout, je me dis qu'elle une vingtaine d'année, tout juste...4 ans de plus que ma nièce...je lui souris et je lui dis « Moi c'est Aliandro... »  

              
                                               

Je ne m'attendais pas du tout à ce qu'un petit bout de chou vienne me rejoindre et se comporte en petit garçon tout mignon qui m'apporte de la nourriture. Sur le coup je suis très inquiète car je me demande où sont ses parents et comment cela se fait qu'il soit dans la rue tout seul. Mais il me dit que son tonton est pas très loin et il me montre même le bâtiment où il est censé se trouver. Je me dis que je vais devoir le ramener mais j'ai tellement faim que je préfère attendre un peu. Avec moi il ne risque rien. Je vais veiller sur lui, juste le temps de manger un tout petit peu. Et finalement un homme arrive. Je protège le petit garçon et demande qui il est. Je souris quand Davi m'explique que c'est son oncle. Je suis soulagée mais la peur revient. Je ne veux pas qu'il imagine quoi que ce soit. J'allais vraiment ramener son neveu et je ne comptais pas lui faire de mal. Je les regarde se parler, n'osant pas intervenir. Enfin, j'allais dire quelque chose mais l'oncle me fait changer d'avis quand il me répond.

- Ils vont vite à cet âge...

Attacher ? Il a osé dire qu'il aurait du attacher son neveu ? Je le regarde surprise et surtout choquée. Comment on peut vouloir attacher un enfant ? Mais je me rends compte que c'est une blague entre. Je rigole quand Davi l'appeler « mon pote ». Je ne m'attendais tellement pas à ça. Je les coupe en indiquant au jeune homme que je me suis occupée de son neveu. Je tiens vraiment à ce qu'il comprenne que je ne suis pas une mauvaise personne... Je souffle de soulagement.

- De rien... Et puis il est tellement mignon et gentil.

Sincèrement, qui aurait cru qu'un petit garçon âgé de quelques années serait venu me donner à manger ? Aurait compris que j'avais faim ? Est-ce qu'il a compris que je suis enceinte aussi ? A cet âge on sait quoi de ce genre de choses ? Je ne m'y connais tellement pas dans le fond... Alors que je vais être maman... Moi aussi un jour j'aurais un enfant de cet âge à surveiller... Est-ce que je vais y arriver ? Je ne sais pas... J'ai un peu peur... Je ne sais pas si je serais à la hauteur. Mais il ne faut pas que je commence à penser comme ça... Je ferais tout pour y arriver.

Je continue de manger lentement. Ce n'est pas très poli mais... Je n'y peux rien... Je les regarde ne sachant plus trop quoi faire ou quoi dire. Je souris. Ils semblent très complices ces deux là. Je fronce à nouveau les sourcils. Allez sur le plateau ? De quoi ils parlent ? Il accepte vraiment que je continue de parler avec Davi ? Je me retiens de rire quand je le vois cligner des deux yeux bizarrement.

- De quel plateau vous parlez ? Vous êtes sur que je ne vais pas déranger ?

J'accepte volontiers la main du jeune homme et me lève en tenant mon ventre. C'est qu'il commence à prendre de la place...

- Enchantée. Moi c'est Kaia et voici ma papaye...

Je montre mon ventre. J'ai dit papaye parce que c'est la taille qu'il doit avoir... J'ai volé un magazine sur la grossesse... Ils ont illustré l'évolution du fœtus en 36 fruits. Un par semaine. J'ai trouvé cela rigolo. Je surveille pour le coup. Et chaque semaine mon bébé a un nouveau surnom.

Je me penche difficilement pour ramasser mes affaires. Je glisse le peu de nourriture qu'il reste dans mon sac. Un peu honteuse je ramasse mon sac de couchage que je roule en boule et je ramasse ma tente. Eh oui... J'ai ce genre d'affaires... Je fourre le sac de couchage dans mon sac. Je ne peux pas laisser mes affaires ici, je ne sais pas où je pourrais les cacher alors je dois les prendre... Je me dis que ce matin j'aurais du laisser ma tente à son emplacement habituel, je ne serais pas obligée de montrer à Aliandro que je vie dedans...

- J'ai tout... Je vous suis...

J'ai un peu peur... Est-ce un piège ? Je ne pense pas, il ne peut pas avoir ce genre d'idée... Mais quand on vit dans la rue on apprend à avoir peur de tout... Mais ce petit garçon semble ne pas en avoir peur, ils semblent vraiment très proche tous les deux. C'est cela qui me pousse à les suivre avec un petit sourire timide. Mon ventre gargouille à nouveau. Je pose ma main dessus et je le caresse tendrement.  

Davi m'avait vraiment fait peur ! Certes nous étions à Brindleton Bay et il ne s'y passait jamais rien, mais on ne sait jamais ! Après l'avoir chercher un peu plus de 10 minutes...je ne savais pas depuis combien il m'avait faussé compagnie. Je le trouve enfin, il est allé assez loin et je le retrouve en compagnie d'une femme assise par terre. C'est en courant que j'arrive vers mon neveu, même si j'avais envie de le gronder, je ne le fait pas, bien trop content de le trouver. Je regarde la demoiselle avec qui il s'est assis...il s'agit d'une jeune femme, très jeune femme, à peine plus veille que ma nièce....avec un ventre énorme...elle est enceinte et d'après les affaires à côté d'elle...elle est à la rue. je souris à la jeune demoiselle brune et je lui dis « Beaucoup trop vite... » ils me font toujours courir partout...ce sont des monstres ! Mais des monstres que j'adore dans le fond.

Je regarde alors mon neveu et je lui lance une fausse menace, en lui disant que je vais l'attaché...il n'a pas peur, il sait très bien que je ne ferais jamais cela, d'ailleurs au vu de sa réponse...ça ne transpire pas la peur ! Au début la demoiselle n'a pas l'air de savoir que je blague, elle me regarde un peu choqué...elle me prends vraiment pour un monstre?! Mais quand elle comprends que c'est une blague, elle en rigole. La jeune demoiselle me rassure, me disant qu'elle avait fait attention à Davi, je la crois et d'ailleurs je ma remercie. Elle me dit "de rien... et puis il est tellement mignon et gentil." je souris et je dis « Oui...mise à part quand il me fait frôler la crise cardiaque... »

Je laisse la jeune fille finir de manger et je me dis que je ne peux pas la laisser là...impossible, la rue, ce n'est pas du tout en endroit pour une personne...encore moins quand cette personne est enceinte. Mais je sais aussi que la prendre en pitié...ce n'est pas ce qu'elle veux. Du coup je propose à Davi de faire venir son ami sur le plateau, ils y seraient mieux pour parler et manger. La jeune demoiselle me questionne. « C'est un shooting photos...je vous assure que vous n'allez pas déranger... » je lui fais un petit sourire. Je lui tends la main pour l'aider à se relevé, elle me prends la main et je l'aide à se mettre debout et je me présente alors. Elle fait de même, elle s'appelle Kaia, puis en montrant son ventre elle me dit "voici ma papaye" je ris et je lui dis « Enchanté papaye... » je souris et je demande « Quel sera le prochaine fruit? » je suis curieux, je me souviens vaguement que ma soeur m'avait parlé des différentes étapes...du bébé et de la taille du fruit qu'il fait.

Je l'aide à ramasser ses affaires, mais je ne veux pas trop non plus touché à ses affaires, moi je n'aime pas que l'on tripote ce qui est à moi. Quand elle me dit qu'elle a tout...je tends la main et je lui demande de me donner ses affaires...je vais lui porter.

Nous partons ensemble en direction de l'endroit où je faisais mes photos, la directrice de shooting n'a pas l'air des plus contente du temps que nous avons perdu, surtout que je reviens tranquillement avec Davi sur mes épaules et une demoiselle. Elle me dit alors "Je n'aime pas avoir tes gamins dans les pattes quand nous travaillons..." je peux le comprendre, mais là je n'avais pas eu le choix ! Elle pointe alors le ventre de Kaia et me demande « Encore un a toi la dedans... » je lui dis « Cela ne vous regarde pas... » oui j'allais pas tout de suite dire non comme si la demoiselle avait la peste. Je pose alors Davi au sol et je lui dis « Kaia et toi vous allez m'entendre au buffet... » je regarde la demoiselle et je lui dis « J'ai un peu de travail...je viens vous rejoindre après... »

Je retourne à mes photos et je vois Davi prendre la main de Kaia et la conduire au buffet. Après une heure de photo...j'en ai finit pour aujourd'hui...enfin, nous en faisons de nouveau ce soir, il lui en faut de nuit, la directrice me rappel que la prochaine fois c'est à New York, je lui dis qu'il n'y aura pas de souci. Je vais rejoindre Kaia et Davi « Merci d'être rester avec lui...cela m'a rendu un grand service... »
              
                                               

Cela m'amuse un peu de voir ce jeune homme aussi inquiet pour son neveu. Il ne doit pas le garder souvent et ne devait pas s'attendre à ce qu'il prenne ainsi la fuite. Surtout prendre la fuite pour venir voir une fille assise dans la rue... Je ne peux qu'imaginer la frayeur qu'il a eu... Et je dois dire que Davi a eu de la chance de tomber sur moi... Il aurait pu tomber sur une personne qui aurait pu lui faire du mal... Quoi que... Peut être qu'il ne serait pas parti... C'est peut être bel et bien à cause de moi qu'il s'est échappé... Tout cela parce qu'il a compris que j'avais faim. Je comprends qu'il puisse avoir frôlé la crise cardiaque... J'aurais été dans sa situation j'en aurais probablement eu une... J'aurais forcément imaginé le pire et je ne sais pas du tout comment je l'aurais annoncé à ses parents... J'aurais remué ciel et terre pour le retrouver...

- Je suis désolée... Cela est de ma faute si vous avez eu cette frayeur je pense... D'ailleurs, encore merci Davi de m'avoir apporté un peu à manger. Cela me touche beaucoup.

Mais heureusement, tout se fini bien. Il a retrouvé son neveu qui semble tout content de m'avoir aidé. Et moi... Et bien, j'ai pu manger un peu... Petit ange gardien de mon estomac... Cette pensée me fait sourire. C'est vraiment un gentil petit garçon. J'espère que mon enfant lui ressemblera un peu mais sans le côté petit vadrouilleur solitaire... Enfin... Si c'est un garçon... J'espère que mon enfant sera aussi gentil et généreux que Davi. Son oncle, Aliandro, nous propose alors d'aller sur son lieu de travail mais l'inquiétude me prend. Je ne dois pas suivre un inconnu... Même accompagné d'un enfant... Mais, Davi semble heureux et à l'aise. Il ne doit pas y avoir de danger... Je dois cesser d'imaginer le pire... Et puis je ne voudrais pas déranger. Je pense que j'ai déjà bien assez abusé de leur gentillesse... Mais... Sa façon de me sourire et son neveu... Je ne peux pas refuser, je n'y arrive tout simplement pas. Cela fait tellement du bien d'avoir quelqu'un de gentil qui me parle sans jugement, sans me critiquer... J'ai entendu tellement de choses depuis que je vis à la rue et que cela se voit que je suis enceinte... Pourtant, tout le monde n'est pas comme cela... Il y a des gens bons, ils sont rares, mais ils existent. Comme Neven, qui m'a autorisé à dormir une nuit chez lui ; comme la jeune femme qui m'a apporté à manger après avoir discuté avec moi ; comme certains commerçants aussi. Et à chaque fois que je parle avec une personne avec un grand cœur, cela me rassure, cela m'aide à avancer et à croire en un avenir meilleur pour moi et ma petite papaye.

- Alors je veux bien, merci.

J'espère que je ne parais pas sale, que je ne sens pas la transpiration ou je ne sais quoi. Je ne veux pas lui faire honte sur son lieu de travail. Quand est-ce que j'ai dormi chez Neven ? C'était il y a trois nuits ? Oui je crois... Trois jours... Mais j'ai été me laver avec des lingettes hier dans des toilettes d'un bar. Ça devrait aller. J'attrape la main d'Aliandro pour me lever et nous nous présentons. Comme je suis un peu timide, je tente l'humour en présentant mon bébé. Quand je suis gênée, timide ou mal à l'aise je parle beaucoup et je dis des bêtises... Mais il semble apprécier ce que j'ai dit et me demande même le prochain fruit. Je réfléchis un court instant.

- Ce n'est pas un fruit le prochain, c'est un légume. Ce sera... Une aubergine. Oui c'est ça une aubergine et la semaine encore après une courgette. Mais je n'aime pas ces deux légumes... Enfin, la courgette oui mais pas toujours, ça dépend de comment c'est cuisiné.

Mon ventre gargouille pile à ce moment-là... Je sais ma papaye... Tu as encore faim... Mais s'il te plait ne fais plus de bruit... Je ne veux pas qu'Aliandro comprenne... Je le laisse m'aider à ramasser mes affaires même si je trouve cela un peu gênant et puis, la peur qu'ils me les volent me reprend un petit peu... J'ai si peu de choses à moi... Mais la confiance revient vite. Je ne dois pas avoir peur de cet homme. Je termine donc de ramasser et je le regarde étonnée. Il désire porter mes affaires... Je me mord l'intérieur de la lèvre et me concentre sur ce que j'ai dans les mains. Mes hormones me travaillent... J'ai envie de pleurer de reconnaissance, mais je tiens bon et je ravale les larmes avant qu'elle ne sorte et je souris aux deux hommes.  

- Merci beaucoup. C'est très gentil de votre part.

Je lui tends donc et le suis en ébouriffant les cheveux de Davi qui se retrouve bien vite sur les épaules de son oncle. Une de mes mains vient se placer naturellement sous mon ventre pour le tenir et le caresser doucement. Nous entrons dans le bâtiment et une femme parle alors d'un ton pas très sympathique à Aliandro. Je fronce les sourcils et elle se met alors à parler de moi. Je me mets à rougir et baisse les yeux. Encore un ? Mais... Il a dit que c'était son neveu... Je ne comprends plus rien. Et en plus il ne la contredit pas pour mon bébé. Je n'ose pas répondre et garde les yeux fixés au sol. Je n'aime vraiment pas cette situation... Et voilà qu'il doit partir et me laisse seul avec son neveu. Ben oui, je suis bête, il a dit qu'il travaillait...

- Il n'y a pas de souci.

Je récupère mes affaires car je ne veux pas m'en séparer et je laisse le jeune homme prendre ma main pour m'entrainer au buffet. Je mange avec plaisir, sans trop abuser pour ne pas me faire mal au ventre tout en discutant avec mon partenaire qui est un grand parleur. Je n'arrête pas de sourire et je ne peux retenir parfois mes rires. Il est tellement mignon. Je glisse discrètement quelques petites choses à manger dans mon sac, mais pas beaucoup, juste assez pour ce soir et demain midi. Il ne faut pas que j'abuse de leur hospitalité. Et finalement l'oncle revient vers nous et sans le vouloir j'éclate de rire.

- C'est lui qui est resté avec moi, il ne faut pas me remercier. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas eu une si longue conversation avec un humain que je peux voir, sous entendu autre que ma papaye...

Et je ne compte pas Neven. Ce serait trop long à expliquer à Aliandro. Puis, je me rends compte de ce que je viens de dire... Je viens de clairement faire comprendre que je ne parle à personne... Heureusement que je n'ai pas dit depuis combien de mois... La honte...  

Je dois bien reconnaitre que ma soeur m'avait surpris...me laisser la tutelle de ses enfants en cas de souci...elle devait planer quand elle fait cela ! Me confier des enfants...à moi?! Je n'avais pas compris et je ne comprenais toujours pas !! Ma mère m'avait dit qu'elle finirait bien par venir, quand j'aurais laissé les enfants mettre le feu à la maison...elle savait très bien que je n'avais pas les épaules pour l'occuper d'enfants...je ne savais même pas m'occuper de moi même ! Je vivais au jour le jour, j'avais un travail prenant...je ne prenais jamais rien au sérieux, rien n'étais fixe dans ma vie...pas même les femmes...donc pas étonnant que mes parents pense que je suis incapable de m'occupés de mes neveux et nièces. Cependant, après plusieurs semaines...pas de feu à la maison, ils allaient à l'école...bon pas souvent à l'heure...mais je m'en occupais...ce n'étais pas facile, car des fois j'étais complétement largué et dans ce genre de cas, ils se liguaient contre moi...les sales petits monstres !!

Et là tout de suite c'est Davi que me fait une peur bleu...je le cherche dans tout le studio et je ne le trouve pas...après une frayeur d'une quinzaine de minutes, je le trouve...il avait quitté le studio...et il était installé avec une femme, une très jeune femme en train de manger et de discuter...j'arrive vers eux en courant et je râle un peu après Davi...mais je ne lui fais pas peur...il en rigole même...des monstres !!

Je regarde la demoiselle brune et je lui fais un sourire « Ce n'est pas de votre faute... » carrément pas...je regarde Davi...bon j'avoue que c'est touchant ce qu'il vient de faire, aller apporter à manger à cette jeune fille. Je propose alors à Davi d'aller poursuivre sa conversation avec son amie dans le studio...un moyen aussi de faire venir la jeune demoiselle à l'intérieure et de lui faire des choses...sans pour autant lui dire directement. Après quelques secondes où elle semble réfléchir, la demoiselle accepte de nous suivre, Davi est content. Je lui tends la main pour l'aider à se relever et je l'aide avec ses affaires. Puis nous nous présentons l'un à l'autre...elle me présente même le petit être qui est dans son ventre...qui actuellement à la taille d'une papaye...ma soeur aussi s'amusait à comparer la taille du bébé qu'elle avait dans le ventre à un fruit...je trouvais cela bizarre à l'époque...mais bon aujourd'hui j'étais...j'avais grandis. Curieux je lui demande quel est le prochaine fruit, elle me dit que ça sera un légume...une aubergine et après une courgette...c'est pas mal grand. « C'est une sacré taille tout de même...mais pauvre légume pas populaire... » Davi dit alors "Maman et Papa nous forçaient à manger des légumes tous les jours...avec oncle Ali il n'y en a pas tous les jours..." il dit cela en me regardant...d'une façon... genre "c'est pas bien faut faire des légumes tous les jours" « Oui et quand au début j'en ai fais qui gardait sa bouche fermé pour ne rien manger... » j'avais batailler...bon après j'avais négocier avec lui et j'avais fais du chantage...c'est mal...je sais...mais au moins il mangeait ses lègumes.

Je prends les affaires de la demoiselle, que je vais porter et je met Davi sur les épaule et c'est ainsi que nous prenons le chemin du studio. Quand j'arrive...je me fais engueuler...je m'excuse en disant que mon neveu était partis, mais elle s'en fiche...elle me dit qu'elle n'aime pas avoir mes gamins dans les pattes. Puis elle pointe du doigt le ventre de Kaia...elle la juge...je le sais...je la connais... et elle me demande si la chose dedans est à moi...je lui dis que cela ne la regarde pas ! Je n'ai pas envie de mettre Kaia mal à l'aise.

Puis je laisse Kaia et Davi partir vers le buffet et moi je reprends mon travail. Le shooting dure encore un peu de temps...mais je ne suis pas stressé à l'idée que Davi prenne la fuite. D'ailleurs après la séance photo, je le retrouve en compagnie de Kaia. Je remercie alors la jeune femme d'être resté avec lui. Je souris à ce qu'elle me dit et je lui dis « Avec lui...pas de souci d'être en manque de conversation...c'est un bavard... » mon neveu me dit "Hey...tu sais que je t'entends" sa réflexion nous fait rire.

Je n'ai pas envie de mettre cette jeune fille mal à l'aise, mais je n'ai pas non plus envie de la laisser partir comme cela...je ne peux pas...je ne veux surtout pas la prendre en pitié...mais...je veux l'aider. Je lui dis alors « Si vous voulez...venir à la maison...pour vous posez...après le service que vous m'avez rendu...je serais ravis de...vous rendre aussi service... » dit comme cela, ce n'est pas de la pitié...je lui retourne juste un service. Davi lui dit même qu'il pourra lui montrer sa collection de dinosaure.    
              
                                               

Je peux comprendre qu'il pense que ce n'est pas de ma faute, mais son neveu ne m'aurait pas vu installée dehors, il ne serait pas venu me rejoindre pour m'apporter un peu à manger et me tenir compagnie. Je n'aurais pas été là, il ne se serait pas échappé... Je le trouve tellement mignon. C'est fou qu'à son âge il ait eu envie de venir m'aider un petit peu et me tenir compagnie. Et cela ne s'arrête pas là... Je suis invitée à aller avec eux au travail d'Aliandro. Je les suis tout en restant méfiante. Ce n'est pas parce qu'il y a un enfant que je ne risque rien. Mais avant d'avancer on se présente et je parle de mon bébé à venir. Je lui donne même les autres légumes qu'il sera dans les semaines à venir. Cela me fait sourire.

- Oui cela commence à faire grand... Et c'est en moi... J'ai du mal à réaliser... Je n'aime pas trop les aubergines mais c'est important d'en manger. Tes parents ont raison Davi mais il y a plein de moyen pour faire en sorte que cela soit bon.

Il faut les mélanger avec des choses plus sucrées ou les transformer pour ne pas qu'on voit ce qu'on mange. Je fronce un peu les sourcils mais je n'ose pas poser une question. Ce qu'a dit Davi me travaille un petit peu. Avec oncle Ali il n'y en a pas tous les jours... Comme s'il vivait avec lui... Ce n'est pourtant pas les vacances. Mais j'oublie bien vite cette question en les regardant tous les deux. Ils me font sourire. Ils semblent tellement complices. J'imagine tellement la scène et j'ai presque envie de rire. Cela fait un bien fou...

Et puis l'oncle porte mes affaires. Je le laisse faire mais je surveille. Je n'ai que ça... Il tient toute ma vie ou presque... Et porte en plus son neveu qui semble ravi. Pourtant, une fois à son travail, je perds mon sourire. Une femme parle de mon bébé comme d'une chose... Et elle pense qu'Aliandro est le père... C'est gênant. Heureusement, je me retrouve vite seule avec Davi. Nous parlons beaucoup et je mange un peu. Je glisse quelques petits trucs à manger dans mes affaires mais pas beaucoup. Je ne veux pas qu'on me prenne pour une voleuse. Je ne vois pas le temps passer alors que je suis en compagnie d'un enfant. Son oncle finit par revenir et je souris en parlant de son neveu. Je me mets à rire avec eux quand il fait remarquer qu'il est présent et qu'il nous entend.

- Je dois dire que c'était très agréable de l'écouter parler. Il est vraiment mignon.

Il va être temps de partir et de retourner à ma vie. Je dois retourner à la rue, installer ma tente à nouveau quelque part où je me sentirais un tout petit peu en sécurité. Mais Aliandro me propose alors quelque chose. La peur prend le dessus au départ. Il veut m'emmener chez lui... Est-ce qu'il s'attend à quelque chose ? Ou est-ce qu'il va me faire du mal ? Non... Il ne semble pas être de ce genre... Et puis il y a toujours son neveu donc il ne peut rien faire devant lui... Peut être que... Je pourrais rester un petit peu... Juste une heure ou deux... Raaa... Et Davi qui en rajoute une couche en voulant me montrer sa collection de dinosaures...

- Je... Je pourrais venir une heure ou deux... Pour voir les dinosaures... Je ne voudrais pas déranger et puis euh... Il faut que je trouve un endroit où poser ma tente pour cette nuit.

Il a bien compris que je vis dehors alors autant ne pas mentir. Je prend mes affaires après m'être levée. Je souris à Davi. Je ne veux pas que l'enfant pense que ma vie est dure, je veux qu'il pense que tout va bien.