It was love at first sight, at last sight, at ever and ever sight Carsten & Anastasia

Anastasia pressa le pas en direction du Chaudron Buveur, sa voiture garée sur le petit parking réservé au personnel. Elle passa par la porte de service, derrière le bâtiment et se dirigea automatiquement vers les vestiaires pour enfiler le haut basique et noir où apparaissait en lettre détachées le nom du bar, que ses collègues et elle-même devaient vêtir durant leur service. Pour le bas, ils pouvaient porter leur propre vêtement, mais il fallait que ce soit un pantalon de couleur foncé. Une règle qui arrangeait bien la brune, n’étant pas obligée de porter une jupe et de changer entièrement de tenue dans les vestiaires. Il y avait ainsi pas de risque à ce que ces jambes nues soit aperçues ou même entraperçues par n’importe qui. Elle leva les yeux vers l’horloge du vestiaire qui avait six minutes d’avance – et comme personne ne prenait le temps de corriger ce détail, cela restait ainsi – et se dit qu’elle n’avait pas tant de retard que ça. La brune s’occupait du service du soir pour cette semaine, il était donc certain qu’elle allait retrouver certains habitués. C’était le genre de clientèle sympathique qui aimait bien causer, mais certains aimaient apparemment connaître toute la vie de ceux qui les servait, ce qui avait le don de l’agacer et elle arrivait toujours à les éviter, soit en répondant à côté soit en ignorant simplement la question. Elle alla rejoindre ses collègues déjà en service qu’elle salua et alla se placer derrière le comptoir, saluant également d’un signe de tête les quelques clients déjà attablés devant. Anastasia avait pris ce boulot car le patron ne lui avait posé aucune question sur ses études ou sur son expérience antérieur, il voulait juste qu’elle fasse le taff comme il se devait, et c’était quelque chose qui l’arrangeait plutôt bien. Puis, il lui fallait bien qu’elle ait de quoi gagner sa nouvelle vie. Mais malgré que ce soit un job dit alimentaire, elle s’y plaisait plutôt bien même si les débuts avaient difficiles avec la sociabilité dont faisait preuve les bars. Même si elle n’avait pas créer de liens forts avec ses collègues ou certains de ses clients, cela l’aidait à avoir une certaine vie sociale qu’elle souhaitait en premier lieu fuir. Elle s’y est finalement habituée et, à part quelques-uns un peu intrusifs, la plupart respectaient le fait qu’elle ne voulait pas parler d’elle, ils échangeaient alors de tout et de rien.

Cela devait faire à présent un peu plus de trois heures qu’elle bossait et servait les clients. Il faisait à présent sombre dans la rue où donnait l’entrée du Chaudron Buveur, et les éclairages publiques venaient de s’allumer il y a peu. La lourde porte en bois dans l’entrée s’ouvrit dans son grincement habituel, et, comme depuis le début de son service et même depuis le début de la semaine, Anastasia releva la tête, dans l’espoir d’apercevoir cet homme qui, décidemment, a prévu de squatter ses pensées de façon permanente à présent. Ils ne s’étaient pas reparlés ni revus depuis qu’elle l’avait remercié pour le bouquet qu’il lui avait envoyé, ce qui l’avait d’abord surprise puis mis du baume au cœur quand elle l’eut entre les mains, accompagné d’un petit mot signé de Carsten. Elle ne s’y attendait pas, comme elle ne s’imaginait pas non plus à ce qu’il lui propose de passer un soir à son travail dans un de ses messages. Depuis, il occupait de plus en plus son esprit et elle avait l’espoir qu’à chaque ouverture de porte, elle puisse le voir apparaître. Malheureusement pour elle, ce fut trois personnes qui rentrèrent dans le bar, riant au passage assez fort. Elle les suivit du regard alors qu’ils allèrent s’asseoir à une table vide, et elle s’approcha d’eux pour enlever les verres consommés par les clients précédents et passer un coup de torchon sur la table pour enlever les miettes et éclaboussures. « Je reviens dans un instant prendre votre commande. » Leur lança-t-elle après les avoir saluer d’un signe de tête, comme à l’accoutumée. Elle n’était pas déçue de ne pas le voir, c’était sans doute un mot trop fort pour exprimer ce qu’elle ressentait, mais cela lui faisait à chaque fois un petit pincement au cœur. Il était évident qu’elle n’était pas sa priorité, ce qui était normal en somme, au vu de son travail qui lui prenait à priori beaucoup de temps, et il y avait surtout Deva. Rien que pour cette petite fille, elle ne pouvait pas reprocher à Carsten quoique ce soit, car elle-même passerait avant tout son enfant avant le reste si elle avait eu le sien. Puis, ils ne s’étaient rien promis, alors elle patienterait le temps qu’il faudra, sachant au fond d’elle-même que s’il lui avait dit qu’il passerait la voir, il le ferait, un jour ou l’autre. Elle mit les verres utilisés dans un bac déjà rempli de vaisselle sale, avertit son collègue qu’elle l’amenait en cuisine et lui demanda au passage s’il pouvait prendre la relève pour s’occuper des personnes qui venaient de s’installer sur la table à gauche du bar. Le bac pesait son poids mais elle réussit à l’amener sans faire tomber quoique ce soit, et le déposa devant le lave-vaisselle qui avait terminer son cycle de lavage mais qui n’avait pas encore été débarrassé. Elle s’en occupa alors, elle en profiterait pour ramener des verres propres derrière le bar, ceux-ci partant à une vitesse folle, malgré le fait que le bar ne soit pas blindé. Cela ne lui prit pas énormément de temps, c’était l’affaire d’une dizaine de minutes tout au plus, et elle quitta les cuisines avec un bac de vaisselle propre.

« Anastasia ! » Elle se retourna alors vers son collègue qui l’avait interpellé, se stoppant net. Celui-ci fit un signe de la main en arrière, vers le bar qui se trouvait derrière lui. « On te demande au bar. » Elle regarda alors par-dessus l’épaule de son collègue et distingua Carsten, accoudé au comptoir, au coin du bar, observant autour de lui. Les battements de son cœur commencèrent alors à s’accélérer, elle qui n’espérait que de le voir depuis des jours, la voilà qui se sentait soudainement prise au dépourvu. « Par contre, tu devrais éviter de fréquenter les Blackwood, ils n’ont pas bonne réputation. » « Hein, quoi ? » Le temps reprit son cours normal autour d’elle, et le bruit ambiant revient à ses oreilles. Durant quelques secondes, elle n’avait pas quitté des yeux Carsten, comme pour s’assurer que c’était bien lui, et elle espérait que son collègue n’y avait rien vu. Il lui répéta ce qu’il venait de dire, et Anastasia roula des yeux avant de lui poser un regard froid. « Je pense que je peux encore en juger par moi-même, Joey. Donc tu n’as pas à t’en faire. » Il grommela quelque chose qu’elle n’arriva pas à discerner et il se rendit en salle tandis qu’Anastasia posa le bac là où elle put trouver de la place et rangea rapidement la vaisselle propre à sa place, laissant le bac vide où elle l’avait mis et qui sera utilisé pour mettre ce qui devra retourner en cuisine. Elle passa ses mains sous l’eau et se dirigea enfin vers celui qui la demandait tout en séchant ses mains sur la serviette qu’elle avait sur son épaule. « Anastasia, pour vous servir. » Dit-elle alors qu’elle fit les derniers pas avant de se trouver face à lui, le comptoir les séparant. Elle croisa son regard, et un sourire se dessina subtilement sur ses lèvres tandis qu’elle baissait les yeux. Elle saisit alors un verre de scotch et y déversa leur meilleur whisky, s’y arrêtant à hauteur des glaçons. « C’est la maison qui offre. » Ce n’était pas réellement le cas car elle mettrait cela sur son compte, mais c’était un peu sa façon à elle d’exprimer le fait que ça lui faisait plaisir de le revoir. « Toujours autant pris par votre travail ? » Elle lui lança un regard interrogateur mais taquin. Il aimait faire planer le mystère autour de lui, chose qui aurait pu exaspérer Anastasia, mais au contraire, pour Carsten, elle souhaitait le connaître, en savoir plus sur lui. Puis, elle était du même genre, en parlant peu d’elle, elle ne pouvait donc pas lui jeter la pierre.

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C’était donc ce soir qu’il avait décidé de passer la voir. Enfin, il était peut-être juste là pour boire un verre, mais si on rassemblait le fait qu’elle ne l’avait jamais vu auparavant dans le Chaudron Buveur depuis à présent presque un an qu’elle y bossait et le fait qu’il lui avait apporté un certain égard en envoyant ce bouquet de fleurs en guise de… pardon peut-être, suite à la courte soirée qu’il avait partagé la veille de la réception de cette magnifique attention, il était bien venue pour elle. Leur échange de messages interposés le certifiait même, étant donné qu’il lui demandé noir sur blanc qu’il pouvait passer la voir à son travail, chose qu’elle n’avait pas refusé. Comment aurait-elle pu ? Ce n’était pas faute d’essayer de contrer cette envie de le voir et de passer plus de temps avec lui. Elle avait cette maudite impression qu’il foutait en l’air ce qu’elle s’était promis lors de sa sortie de l’hôpital et de la prise de sa nouvelle identité, celle de ne plus laisser parler son cœur et de le faire taire à jamais, vu comment elle en avait payé le prix fatal alors qu’elle lui faisait entièrement confiance, à cet organe de malheur. Il lui donnait tellement cette impression d’être vrai, quitte à en déplaire à certains, que ça en devenait trop beau pour être vrai. Et pourtant, elle sentait bien son cœur s’emballer, comme quand elle l’aperçu alors que son collègue le lui désignait parce qu’il l’avait quémander. Elle réussit cependant à calmer les pulsions de son cœur, se disant intérieurement qu’il n'en était pas question, et qu’ils étaient simplement en train d’apprendre à se connaître. Oui, et peut-être qu’au-delà du stade de la connaissance, ils deviendront juste amis. C’était une bonne finalité, non ? Pas réellement convaincue par ses pensées, elle se dirigea vers le beau brun accoudé sur le comptoir. Elle le salua alors tandis qu’elle lui servit leur meilleur whisky. « Ah, voilà le sourire que je tenais tant à revoir... » Elle lui donna le verre à moitié rempli de la liqueur doré en le faisant glisser sur la surface du comptoir. « J’espère que vous en avez bien profité, habituellement je ne souris que très peu. » Phrase accompagné d’un sourire, ce qui lui faisait perdre en crédibilité. Face à son regard charmeur et rieur, c’était plus fort qu’elle. Elle était quasiment sûre qu’elle allait se faire charrier par ses collègues, elle qui arborait généralement un visage inexpressif.

Il fit un commentaire sur sa boisson, la dégustant doucement. Elle l’aurait bien accompagné, le patron autorisant ses employés à faire ce genre de choses sans en abuser pour autant, mais c’était seulement lors des jours de fête, car pour lui cela incitait les clients à en consommer encore plus, et il n’avait pas tort là-dessus. Elle le taquina alors sur son travail. « Toujours dans le doute ? » un de ces sourcils se arqua alors que ses mains triait les verres sous le comptoir. Vu qu’il lui répondait par une question, elle allait en faire de même. « Toujours aussi mystérieux à ce que je vois ? » Elle posa son regard sur lui, s’arrêtant un instant dans ses mouvements. Pourquoi faire planer autant de mystère sur son travail, et par conséquence sur lui ? En y repensant, elle ne savait toujours pas grand-chose de lui, non pas qu’elle souhaitait tout savoir sur lui en cet instant présent, mais elle avait l’espoir qu’il se dévoile ne serait-ce que légèrement. « Je vais vraiment finir par croire que vous êtes un espion, vous savez ? Vous pouvez au moins me donner votre nom de code. Promis, je ne le divulguerais pas, comptez sur ma discrétion. » Une lueur de curiosité surgit quelques instants dans ses yeux alors qu'elle s'était légèrement penchée en avant, comme pour être dans la confidence, avant de se redresser, ses bras se réactivant. « D’ailleurs, je me demandais.. » Elle s’interrompit quelques secondes dans ses propos alors qu’un rire nerveux vient lui chatouiller la gorge. Une question la taraudait au fond d’elle-même mais elle ne savait pas comment la formuler. Même si elle ne l’avait jamais vu accompagné par une autre femme, en dehors de Deva, cela ne voulait rien dire. Deva devait bien avoir une mère. Mais ne l’ayant jamais vu avec et lui ne l’ayant jamais évoqué, elle avait peur de faire une gaffe. Peut-être qu’il était juste séparé de la mère de sa fille, et là non plus, ça ne voulait rien dire car il pouvait très bien fréquenter quelqu’un d’autre, ou alors il était peut-être veuf. Et les attentions qu’il avait pu lui apporter révélait juste de la sympathie. Puis s’il était bien déjà dans une relation, cela permettrait sûrement à son cœur d’arrêter de s’emballer à nouveau. Elle ne savait pas comment aborder le sujet, alors elle le détourna autrement. « Vu que vous semblez frileux à me parler de votre travail, qu’en est-il de la famille ? Comment va Deva, d’ailleurs ? Elle n’est pas tombé malade j’espère. » Elle se détourna un instant de lui, procédant encore à du rangement avant de lui faire à nouveau face. Son regard le quitta pour se poser sur la porte d’entrée qui venait de s’ouvrir, et elle salua comme à son habitude les nouveaux arrivants par un hochement de tête, ceux-ci semblant être interpellés par la présence de Carsten. Sûrement parce que c’était la première fois qu’il le voyait là, alors qu’il n’y avait que des habitués d’ordinaire. C’est alors qu’elle se rendit compte que l’ambiance du bar avait légèrement changé, sans pour autant deviner pourquoi.

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Habituellement, les clients du bar étaient plutôt bavards, adorant étaler la quasi-totalité de leur vie à toute oreille qui voudrait bien les entendre, tout ça ponctué de rires, de nostalgie ou de regrets. Et en général, l’humain aimait parler de lui, de sa petite personne. Les sujets qui revenaient le plus souvent étaient le travail – trop fatiguant, épuisant, chiant -, les amours – et les emmerdes qui allaient avec -, la famille – si seulement les gosses avaient un bouton off -, la solitude – t’es libre ce soir ? -. Carsten n’était pas de ce genre là à priori. Il avait même l’air d’entretenir avec soin ce mystère qui planait autour de lui. Ce mystère, semblable à un brouillard épais, qu’Anastasia aurait bien aimé traverser pour le retrouver et le découvrir dans son entièreté. Une envie qu’elle n’assouvira pas, et même sans doute jamais, et même si cette pensée lui déplaisait, il valait mieux pour elle de ne pas se projeter avec qui que ce soit, que ce soit Carsten ou un autre. Le seul souci cependant était qu’il était apparemment le seul homme à la faire sentir un peu plus vivante, affolant son cœur chaque fois qu’elle le voyait. Et son regard ainsi que son sourire n’arrangeait en rien ce fait. C’était fou le charme qu’il dégageait, et c’était encore plus fou l’effet que cela lui faisait. Si elle avait été célibataire sans un passé aussi sinistre, elle aurait sans doute déjà succombé à ses charmes. Il en était tout autre cependant, car même si elle ne connaissait que peu de choses sur lui, lui non plus ne connaissait pas grand-chose d’elle. Ce n’était même pas son vrai nom, malgré que tous ses papiers soient au nom d’Anastasia Lynch. Mais le spectre de Judith était toujours là, et elle ne pouvait pas s’en défaire car cela revenait à faire l’impasse sur tout son passé, chose qu’elle ne voulait pas uniquement en mémoire à l’enfant qu’elle n’avait jamais eu alors qu’il avait été bien présent dans son ventre.

« Mmhh il y a des choses qui ne se révèlent que dans l'intimité. Ce genre de rentre-dedans, ça ne me va pas mais c'est marrant de se prêter au jeu rien que pouvoir voir la bouille que vous tireriez. » « Vous me présenterez votre femme pour qu’elle me confirme vos dires alors. » Ou comment mettre les deux pieds dans le plat. Elle n’avait absolument pas besoin de confirmation, vu les attentions que Carsten avait pu avoir auprès d’elle il était certain qu’il n’était pas de ce genre-là. Il n’y avait plus qu’à croiser les doigts pour qu’il ne dérive pas de sujet et lui réponde directement, ce qui permettrait à son cœur d’être certes déçu mais de passer à autre chose. Cet homme-là devait déjà partagé sa vie avec une personne chanceuse, comment pouvait-il en être autrement ? Mais si c’était le cas, aurait-il vraiment osé lui dire cela ? « Nope, on a pris le tout à temps. Infusion de thym,romarin avec du miel entre autres... elle déteste ça mais c'est efficace. Bon sang, j'ai l'air d'une vioque à parler potions de guérisons. Ça me vient de ma mère. Je n'ai fait que reproduire son exemple. Ça s'est toujours révélé efficace. Quand on peut éviter les foutus médocs, autant y aller. Y'a rien de bon là-dedans, j'ai jamais accordé grande confiance à toutes ces saloperies qui inondent le marché. » Ses réflexions à haute voix la fit sourire. Il n’avait pas tort de ne pas faire confiance aux médicaments pharmaceutiques, et le fait qu’il continue à perpétuer ce que sa mère faisait quand il était plus jeune avait quelque chose de touchant. « Vous vous êtes déjà intéressée à des médecines plus naturelles ? » « Je connais ce que tout le monde connait mais sans plus. J’ai eu des maux trop profonds pour que cela puisse réellement m’aider. » Elle ne doutait cependant pas de leur efficacité, elle-même utilisant de l’eau chaude mélangé à du miel et du citron pour un mal de gorge par exemple. Mais rien n’avait été plus efficace pour elle que la morphine quand elle s’était réveillée à l’hôpital et que la douleur provenant de son corps en lambeau lui était insupportable. Elle avait réussi à faire stopper ces perfusions car elle savait qu’on pouvait rapidement accro à ce genre de choses, et même si la douleur constante n’était pas agréable, elle était à présent un peu plus supportable avec les soins qu’on lui avait apporté. A présent qu’elle avait été greffée et depuis sa sortie de l’hôpital, il lui arrivait que la douleur se réveille de temps à autre, mais cela se faisait de plus en plus rare, d’autant plus qu’elle était encore suivi pour s’assurer que son corps ne rejetaient les greffes. « Je serais cependant ravie que le maître des potions que vous êtes m’en apprenne plus à ce sujet. » Elle aperçut un homme à l’autre bout du comptoir qui leva sa main quand elle croisa son regard, elle s’excusa alors auprès de Carsten, lui spécifiant qu’elle revenait dans deux minutes, et partit s’occuper de servir trois bières à l’homme suite à sa demande. Elle espérait qu’il n’avait pas patienter trop longtemps car elle ne l’avait pas remarqué plus tôt, trop obnubilé par Carsten et leurs mots échangés. Elle discuta un peu avec le client, celui-ci lui racontant que sa fille allait commencer l’université quand un silence inhabituel s’installa dans la salle alors que des éclats de voix se faisaient entendre. Tout le monde regardait au même endroit, et le regard d’Anastasia suivit, s’arrêtant sur Carsten, qui était à présent debout, faisant face à un homme. Le visage complétement fermé de Carsten lui fit comprendre que cet homme n’était aucunement un vieil ami. Elle fit quelques pas pour se rapprocher, inconsciemment, ne sachant comment réagir. Des confrontations et des bagarres, il y en avait déjà eu, ça en était presque commun pour un bar, lieu où l’alcool coulait à flot, mais là c’était comme si tout le monde attendait que ça éclate.