"Pa', je rentre pas ce soir." Je suis dans le couloir en train de mettre mes chaussures pour l'équitation. Il le sait avec la peur que j'avais eu la veille, la colique de Phoenix, je ne pouvais pas le laisser seul, j'étais rentré me doucher, prévenir mes amies que je n'irais pas à cette journée shopping et à cette soirée, je ne n'avais pas prévu de passer la journée loin de lui. "C'est non Ozalee, tu rentres." Je relevais à peine les yeux vers lui. "Il aurait pu mourir, j'ai des provisions et un sac de couchage, ne t'en fais pas, s'il te plait." Mon père avait beau être cool, il savait que mon sommeil était important , et c'était un papa poule. Sauf qu'il savait aussi que , même adoptée, je n'avais pas l'intention de lâché, têtue, et je tenais ça de lui. "Tu as de la batterie?" Gagné, j'hochais la tête. Il allait accepter. "Je te dépose alors. Pas de vélo et tu m'appelles pour que je viennes te chercher. Moi ou ton frère ok?" Nouveau mouvement de tête et je prends ma veste pour cette nuit, et mon sac. "On y va?"

Il ne prends pas la peine d'éteindre le moteur, il part à un rendez vous d'affaires. Mais il remarque la camionnette du vétérinaire. "Demande lui de m'envoyer la facture s'il te plaît. Comme ça nous serons en règle." "Ça marche, à demain Pa." Je sors mon sac sur le dos, je passe à la sellerie pour vérifier que mon sac de couchage est là et la ration de Phoenix.

Direction les box, quelques hennissements se font entendre, deux trois caresses et des carottes par ci par là. "Hey Phoenix, tu devineras jamais qui dors avec..." Mais lorsque je tourne la tête, ailleurs fini de donner sa carotte à une jument que j'entraîne en ce moment, je remarque un homme dans les lieux. Le vétérinaire. Harvey Ackerman. Et.. "Salut toi.." Je souris et caresse Nellas. Elle me suit vers le box de mon cheval. Que j'ouvre pour déposer le seau de Phoenix, trop gourmand il aurait taper dans la porte. "Bonjour Monsieur Ackerman. Merci encore pour hier... Mon père vous demande la facture, mais je passerais régler directement au cabinet." Ce n'était pas à mon père de payer, et j'avais des économies. "Je.. Vous êtes passé voir s'il allait bien?" Je tente de contrôler ce rouge qui me monte aux joues alors que je me souviens de ma réaction à son annonce. Il allait bien... Mais moi? Mes lèvres collées à celle du véto était ... Surprenant...

Coupée dans mon élan, je n’avais pas pu dire à la fin de ma phrase , le regard du vétérinaire venait d’entrer dans ma ligne de mir, et j’étais en train de me perdre dans ses azurs. Reviens sur terre Oz’ c’est juste un homme,… Un très bel homme, que j’avais embrassé… Je ne devais pas penser à ça, il était là pour faire son travail et moi j’avais été trop loin dans un moment de soulagement… Rien d’autre n’est-ce pas?

Son signe de négation pour les factures me font pencher un peu la tête sur le côté, il est vrai que je payais toujours le club car celui ci se chargeait des rendez vous ou même des vermifuges, mais là c’était un déplacement en pleine nuit un truc en urgence… « D’accord, alors j’irais voir avec eux. Je peux quand même lui dire que vous acceptez les chocolats qu’il compte vous faire envoyer? » Un petit sourire en coin, mon père était prêt à tout pour qu’on soit heureux et il savait à quel point Phoenix comptait pour moi.

Mon regard capte le mouvement de ses lèvres, sa langue… Ma respiration se coupe, je ne peux retirer mes yeux de son mouvement.. Hypnotisée… Sa voix me tire de ma rêverie. « Il l’est, on va profiter du soleil pour une petite balade, tout à l’heure. » Je montre mon sac. « Ok, niveau mission discrète, c’est loupé.. Oui je préfère dormir ici. Je veux être près de lui. » J’hausse un peu les épaules. « C’est peut être ridicule, mais je préfère… » Il devait comprendre, il était un des plus proches des animaux après tout. Nella déjà en train de jouer avec Phoenix. « Vous avez un rendez vous après? Je peux vous proposer un café? Comme ça on sort Phoenix au pré et Nella restera avec lui. » Ils éviteront surtout de détruire ce box en faisant les fous.

La gourmandise l’emporte toujours, et je souris quand il me dit ne pas refuser, mon père serait ravi de voir qu’il a pu faire plaisir. C’était un peu le but de sa vie, que tout le monde soit heureux, même s’il aimait montrer une facette bien plus sérieuse. « Je vous comprends sur ce point. » J’adorais ça aussi. Un petit plaisir qui remonte toujours le moral, encore plus dans des moments de panique, et je devais avouer que dans ce sac qui me servirait à dormir ici ce soir, un tas de paquets similaires étaient de mise. M&M’s , tablette avec des noisettes, blanc, lait.. un peu tout, mon repas pour ce soir quoi… Pas très équilibré avouons nous le.

« Vous avez dû vivre une nuit d'angoisse de dingue.. » Je regarde ce geste tendre d’un maître à son compagnon de vie. Le regard plein de tendresse, je ne pouvais que le comprendre. « Elle va bien maintenant, il faut dire que son maître fait des miracles. » Comme avec Phoenix, celui que j’avais remercier de mes lèvres sur celle du beau véto. Sophia allait me tuer de penser encore à venir gouter leur gouts, à venir profiter de leur tendresse… Il était trop âgé, avait peut-être une femme , une famille…

En tout cas mon cerveau lui ne pense à rien d’autre, et encore moins à ça. Proposition lancée, j’attends la réponse en regardant Nellas et Phoenix faire les fous, ils allaient détruire le box avec leur folie, mais une fois dehors ils seraient bien mieux. Libre, parfait ! « Super, Nellas va m’aider à mettre un licol à Phoenix et je les emmène dans le pré, je vous y retrouve avec les cafés. »

Lorsqu’il s’éloigne je soupire légèrement, comment allais-je réussir à contrôler mes pensées? Courage Oz, tu dois le faire… Tenter le diable mais ne pas céder à la tentation. Sortant le cheval, suivs par la chienne du vétérinaire sexy, je me dirige vers le pré. Je les lâche et ils partent exprimer leur joie. Un rapide croché vers la salle de pause, deux cafés, et je retourne au pré, assise au bord de l’abreuvoir. Attendant sagement le vétérinaire, évitant de penser en rougissant à ses bras musclés, à sa voix suave, à son regard pénétrant…

Tombé avec moi .. .Euh j’avais du mal à penser que personne n’était tombé avec ce cheval.. « Si je ne me proposais pas pour l’acheter.. Il aurait fini vendu, c’était .. c’est toujours une mule, têtu et quand il ne veut pas, il ne veut pas.. Du coup il était pas fait pour les débutants, dans un club comme celui ci, ça aurait été compliqué.. » Alors je l’avais acheté, enfin j’étais encore en train de le payer car c’était à moi de le faire et travailler ici pour le payer était loin de me déranger.

Je souris à son geste de la main et entraîne nos amis à quatre pattes au pré avant d’aller chercher les cafés. Mais quand il revient, je m’apprête à lui tendre sa boisson quand je sens sa main sur la mienne, un long frisson me traverse et … c’est ensuite un rire qui me prend. Harvey , le vétérinaire, les fesses dans l’abreuvoir, je pose les cafés au sol pour l’aider en lui tendant la main, mais je ne m’attends pas à ce qu’il retire son t-shirt par la suite. Il est encore tôt. Il fait bon… Mais d’un coup j’ai chaud , très chaud.. trop chaud…  Mes joues s’enflamment et je détourne rapidement le regard.  Riant toujours un peu mais surtout troublée par la vue de son corps « Je… Ce n’était rien, ça ne me dérange pas vous .. vous savez. » Ce contact, après celui de ces lèvres était bien moins intime mais très agréable. « Ça devrait sécher vite. » Je m’installe de nouveau et le regarde en lui tendant le café. « Je sais que le gérant doit avoir des vêtements au cas où mais.. j’ignore où. » Je fixe mon cheval pour ne pas lorgner sur la beauté du corps à côté du mien. « Regardez les.. ils s’adorent.. » Je pense à voix haute. Mais c’est la réalité, la chienne joue avec mon cheval… Et moi j’aime beaucoup celui posé à mes côtés.

« Je pense que j’ai de la chance de l’avoir aussi.. » Je regarde avec tendresse cet ami à quatre pattes, il était un des seuls qui me comprenaient parfois, c’était un peu troublant, mais un meilleur ami à quatre pattes, au moins, il gardait mes secrets, dont celui de ce baiser avec le véto à mes côtés. Que je retrouve rapidement après avoir détaché mon cheval dans le paddock et m’être installé sur le bord de l’abreuvoir..

« Non.. non ça ne me dérange pas.. » Mais je rougis légèrement, lui avouer que la vue est agréable n’était pas possible et lui dire que j’aimerais pouvoir le regarder encore mois. « Non tu peux.. Je dois juste m’habituer, je vouvoyais ton collègue … Je devrais y arriver avec le temps , promis. » J’avais prononcer ce dernier mot en me tournant un peu vers lui. « Je … C’est plus pour toi, si tu as peur d’avoir froid, mais .. il fait plutôt chaud.. » Voilà, la petite Ozalee qui a toujours les mots, qui me retrouve coupé dans mon élan car un dieu est assis à côté de moi… Bravo ma vieille.

Je change de sujet pour ne pas plus m’enfoncer et paraitre pour une folle alors que j’aimerais juste pouvoir le regarder sans que cela créer des problèmes, après tout je ne sais rien de sa vie, … Ni même s’il aimerait que je le regarde…. Je dois arrêter de penser comme ça, le mieux et de repasser vers nos amis animaux. « Oui.. on va devoir se voir si on ne veut pas les séparer tu crois pas? » Je le regarde et cette fois me laisse hypnotiser par ses lignes qui dessiner ses épaules, remontant vers sa gorges, ses muscles… « Oui... enfin non... Oui je le veux bien, on va devoir se voir pour Phoenix et ... Ils aiment bien être ensemble, si tu veux venir de temps en temps en dehors du boulot… » Je me pince les lèvres, quand mon regard se pose sur les siennes, je me souviens encore de leur gout... attirant, sucré, doux...