J'en pouvais plus. La tension au restaurant est affreuse, quand Nausicaa et moi, nous retrouvons dans la même pièce, le silence règne, la tension est palpable et aucun employé ne veut parler. On s'est disputé certes, mais je pensais que ça allait lui passer. Je me suis excusé, mais maintenant si elle ne veut pas, je ne peux pas l'y obliger. Je pensais qu'avec le temps cela allait passer, mais visiblement pas ! J'ai trop besoin de ce boulot pour le quitter, donc je fais avec cette ambiance pourrie. Heureusement aujourd'hui je ne travaille pas. Je dois bricoler sur le bateau, je ne pensais pas que c'était autant d'entretient, bien qu'au début j'adorais cette maison sur l'eau, aujourd'hui j'aimerais autre chose, un studio, mais j'ai pas les moyens. J'essaie d'économiser pour aider Nausicaa à payer les études pour les filles, mais aussi me trouver quelque chose et même si être chef paie bien ce n'est pas assez pour ce que je veux. Du coup, je suis dans l'obligation de trouver des petits boulots. Une vieille dame m'a demandé de changer quelques tuiles de son toit et de nettoyer sa gouttière. Je m'y attaque tout se passe pour le mieux ! En quelques heures j'ai terminé, mais en voulant descendre du toit, je perds l'équilibre et je chute de ce dernier...

J'ouvre les yeux péniblement, la lumière me gêne plus que d'habitude, j'entends un bip et une voix d'une femme qui dit que je suis réveillé. Je sais pas ce qu'il se passe. Je distingue une silhouette vêtu d'une blouse blanche et je crois entendre le mot hôpital avant de fermer de nouveaux les yeux… Quand j'arrive à reprendre connaissance, je me sens mal, comme si un camion m'avait roulé dessus. L'infirmière m'explique alors que j'ai fais une grosse chute, j'ai un traumatisme crânien ainsi que l'épaule démise. Elle m'explique que j'ai eu beaucoup de chance quand même et que ma personne de confiance arrive. C'est un peu trop d'informations d'un coup, ma tête bourdonne un peu.
Quelques dizaines de minutes plus tard, la porte s'ouvre en un claquement et je vois Nausicaa débarquer « Explique moi pourquoi je reçois un appel de l'hôpital pour me dire que tu es dans un de leur lit ? Il y a quand même mieux pour attirer mon attention.. » Je fronce les sourcils, car le son de sa voix résonne dans ma tête.  « Bonjour à toi aussi... Je suis désolée, je savais pas qui mettre à ma sortie de prison et c'est ton nom qui m'est venu naturellement... Je vais demander à ce qu'on t'enlève si tu veux.. » J'essaie tant bien que mal de me redresser, j'ai l'épaule en écharpe et quelques bleus un peu partout et je ne sais même pas dans quel état est mon visage. Elle s'approche et s'assoit près de moi. « Comment tu te sens ? » me demande-t-elle l'air inquiète. « J'ai l'impression de mettre fait écraser, j'ai mal à la tête. Ils vont me garder quelques jours, après je pourrais rentrer chez moi… Je suis désolé de t'avoir fait venir ici... Tu.. ça va ? »