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Moonlight talk (Gaia & Jude)
Jude Moriarty
s’inquiète d’un rien
Jude Moriarty
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Âge : 19 ans tout frais
Situation amoureuse : Célibataire
Logement : Hudson Hills, chez ma tante Eiza
Occupation : Lycéen bien malgré moi
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s’inquiète d’un rien
Jeu 31 Mar - 21:37

feat  @Gaia Hawkins
Depuis mon arrivée ici, Eiza me répète régulièrement que je devrais sortir un peu plus souvent, me faire des amis, m’amuser. Je suppose qu’elle ne parlait pas de sortir un soir en douce pour me taper l’incruste dans une soirée étudiante organisée dans une des très nombreuses riches maisons du quartier mais que voulez-vous, ça semble bien plus amusant que d’essayer de sympathiser avec mes camarades de classe. Pour ma défense, je viens de supporter mes deux premières semaines de cours sans péter un câble publiquement, je crois que je mérite bien une petite récompense, et de me détendre comme je l’entends. Et boire de l’alcool gratos en laissant de la musique électro étouffer mes pensées me semble un excellent moyen. Au lit Jude, ce soir c’est Taz qui mène la danse. Bien meilleur pour le contact social et l’amusement.
La fête bat son plein quand je remonte la pelouse, occupée par des étudiants déjà bien éméchés, semblant immunisés au froid hivernal. Pénétrant dans l’énorme bâtisse, je louvoie comme je peux entre les corps de ma démarche claudicante, utilisant parfois ma béquille pour taper une jambe ou l’autre pour que leur propriétaire s’écarte. J’aurais sans doute été plus discret sans mais mon équilibre est catastrophique, je suis même pas sûr que j’aurais réussi à marcher jusqu’ici sans elle. Le pire c’est que je ne peux m’en prendre qu’à moi-même, d’avoir refusé pendant plusieurs mois la prothèse, puis d’avoir rechigné à suivre correctement ma rééducation et les exercices qu’on me donnait entre deux séances.
Toutes mes réflexions s’envolent quand j’arrive enfin dans la cuisine dont le plan de travail central est couvert de bouteilles ouvertes. Parfait. J’attrape une bière, me verse un alcool plus fort dans un verre avant de repartir me mêler aux fêtards. Avantage de cette soirée : j’ai réussi à me convaincre de manger ce soir. Déjà qu’une jambe en moins fait monter mon alcoolémie bien plus vite qu’avant, ça aurait été une catastrophe de venir ici le ventre vide. Je descends rapidement la bière en vibrant aux rythmes des basses puissantes qui s’échappent des enceintes du séjour. Je suis abordé par quelques personnes pensant reconnaître un de leurs potes, échange quelques paroles avec des mecs bourrés; m’efforce de leur échapper quand ils commencent à devenir trop collant, pesant sur mon épaule, danse un peu, d’un pas maladroit.
Je perds le compte du temps. Je finis par étouffer et trouve refuge dehors. Il fait moins froid ici qu’à Chicago mais je suis quand même bien content de l’épaisseur de mon manteau. Quelques couples s’enlacent dans des transats sur la terrasse, surmontée d’un auvent chauffant. Pour ma part, je préfère m’asseoir sur le rebord de la piscine, posant d’un côté de moi la bouteille de vodka que j’ai piqué en cuisine pour me tenir chaud, de l’autre ma béquille, les pieds battant dans le vide. J’essaie de ne pas trop regarder les deux ou trois mètres qui me séparent du fond, sans eau pour remplir l’espace. Trop bas pour que ce soit mortel. Suffisamment haut pour me faire sacrément mal. Ce serait con de casser ma seule jambe. Le vide et les hauteurs ont un étrange effet sur moi. Sur Jude. Attrait et répulsion. On a développé une sorte de vertige depuis la chute. Mais c’est si tentant parfois. De lâcher prise, se laisser tomber, pour de bon cette fois. Pas de réveil sur un lit d’hôpital avec un corps brisé. C’est pour ça que Jude les évite je crois. Pour ne pas être tenté.
Je viens d’allumer une cigarette et tirer une première taffe dessus quand une voix s’élève derrière moi :
- James ! Crétin, t’aurais pu me prévenir que tu sortais fumer, ça doit bien faire une demi-heure que je te cherche.
Je ne comprends pas vraiment qu’elle s’adresse à moi jusqu’à ce qu’elle s’assoit lourdement à côté de moi. Je m’apprête à lui répondre qu’elle doit se tromper de personne, mais je croise alors son regard qui me crie “Pitié, joue le jeu”. Je tourne alors la tête et remarque un mec quelques pas derrière nous, qui ne tient plus très bien sur ses deux pieds. Ok, je vois le genre. Je passe un bras protecteur autour des épaules de la jeune femme en lançant d’une voix forte :
- Désolé chérie ! Il fait froid par ici, et tu avais l’air de bien t’amuser sur la piste de danse. Mais tu peux rester, je vais te réchauffer.
Je n’enlève mon bras qu’une fois sûr que l’autre gars est bien rentré à l’intérieur, à la recherche d’une autre fille à emmerder lourdement je suppose.
La blonde ne semblant pas prête à repartir, je tire une nouvelle fois sur ma cigarette avant de lui tendre la main droite en me présentant :
- Moi c’est Taz. Mais James sonnait bien. Je devrais peut-être songer à le garder, c’est plus passe-partout.
 
Jude Moriarty
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Gaia Hawkins
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Gaia Hawkins
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Âge : vingt-et-un ans.
Situation amoureuse : célibataire, qu'est-ce que vous pensez ? j'ai pas de temps à perdre avec les hommes moi, trop de choses à accomplir.
Occupation : je suis étudiante en tourisme et hôtellerie et puis j'ai aussi un petit boulot de guichetière au cineplex à côté. vous savez, pour le beurre dans les haricots.
Avatar : sabrina carpenter.
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Sam 2 Avr - 1:10
@Jude Moriarty Moonlight talk (Gaia & Jude) 3843864681

C’est bien une ambiance de merde, en ce moment. Ma mère m’envoie un énième message pour essayer de me convaincre de rentrer à la maison. C’est mort. Faire comme si on était une famille unie, avec ce type chez moi ? Faire comme si je l’aimais, pour la simple raison qu’il m’a donné la vie ? C’est bien le seul truc qu’il a pu faire pour moi en vingt ans. Je verrouille l’écran de mon portable, laissant le message sans réponse. Je lâche un long soupire. J’en ai ma claque de vivre chez Sam, mon pote de fac. Il est cool et adorable de m’héberger, mais ma chambre me manque. Ma mère et ma sœur aussi. Pourtant, je céderai pas, c’est mort. Plus d'un mois et demi que je suis partie de chez moi, honnêtement je me demande si je ne devrais pas commencer à chercher un appartement de mon côté… Mais est-ce que l’argent que je gagne au Cineplex me suffira vraiment ? Comme à chaque fois que je pense à Owen, je sens la colère monter en moi, m’empêchant presque de respirer. J’inspire un grand coup. J’ai besoin de me changer les idées. Sam va à une soirée tout à l’heure, chez des potes de sa promo. Je connais pas grand monde là-bas, mais c’est une bonne occasion de danser sans plus penser à rien d’autre que mes mouvements, la musique qui tambourine dans mes oreilles.

On arrive un peu retard, parce que personne arrive jamais à l’heure aux soirées, de toute manière. Les gens sont sympas, même si clairement d’un autre milieu social que le mien. Tout le monde est sacrément bien sapé, je me félicite intérieurement d’avoir fourni un effort pour venir à peu près bien habillée aussi. Mon makeup m’a bien pris une heure, mais ça valait le coup : il envoie du lourd. Je parle rapidement à plusieurs personnes, sympathise avec une fille dénommée Andy, qui m’embarque dans un bière-pong sans trop tarder. Autant dire que je suis assez nulle. J’avale les verres sans plus compter. O.K, j’ai la tête qui tourne. Je fais signe aux autres que je préfère un peu aller danser. Je m’éloigne, légèrement vacillante. Un type me fout un coup dans les jambes. J’ai à peine le temps de m’exclamer avec un éloquent « eeeeeh ! » qu’il est déjà parti. Je le vois s’éloigner avec ses béquilles. Clairement pas l’idéal quand tu vois le bordel que c’est dans cette maison et les gens qui s’agitent partout. Je m’approche du buffet. Un nombre incalculable de pizzas est éparpillé dessus ; j’hésite un moment. Je sens l’alcool monter à une vitesse grand V, mais la vue du fromage dégoulinant et gras sur chaque part suffit à me détourner vers les tomates cerises, et quelques crackers. Pas encore assez bourrée pour craquer, je regarde avec un certain dégoût, mais également un plaisir étrange et malsain les gens s’enfiler les pizzas que j’évite soigneusement. Qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez moi ? Je file sur la piste de danse. Être dans l’action, dans le mouvement me permet de bloquer toutes mes pensées parasites. À ce moment, j’oublie tout. Je danse, mes bras, mon bassin, mes jambes s’agitent au rythme de la mélodie entraînante. Je ne sais pas combien de temps je reste à danser. Un type m’apporte un verre, je refuse. Trop d’histoires de trucs glissés discrètement dans les boissons en soirée, je préfère me servir par moi-même un autre verre de vodka limonade. Pourtant, le mec ne part pas. Il pose le verre, me souriant. Il s’approche encore, jusqu’au point où son souffle me chatouille le cou. Il tente de danser près de moi, mais c’est loin d’être une réussite : il est éclaté. Je le repousse, il continue à me coller, ce gros lourd. Je parviens à me faufiler parmi la foule pour me diriger vers le jardin. Je l’entends qui m’appelle derrière. Je frissonne ; parce qu’il fait froid et que je n’ai pas de manteau hormis ma longue veste rouge en cuir pas si chaude que ça, et puis parce que ce gars est si insistant qu’il en devient flippant. Je regarde rapidement autour de moi, à la recherche d’une échappatoire. Et puis je les vois ; les béquilles du type de tout à l’heure. Elles sont posées à côté de lui, près de la piscine vide. Je saisis directement l’occasion. « James ! Crétin, t’aurais pu me prévenir que tu sortais fumer, ça doit bien faire une demi-heure que je te cherche. » Je me précipite vers lui, m’asseyant lourdement à ses côtés. J’espère que ça suffira pour éloigner l’autre relou. Je tourne la tête vers le gars des béquilles ; l’incompréhension est palpable dans son regard. Je tente alors la télépathie, priant pour qu’il joue le jeu. Il semble alors comprendre, quand il jette un coup d’œil derrière nous. Je soupire, soulagée. Il passe son bras autour de moi, m’appelant « Chérie ». Je ris intérieurement. Qui dit encore « Chérie » ? En tout cas, il m’a sauvé, et pour ça je lui suis immédiatement reconnaissante. Ma tête tourne toujours un peu, mais je bois une nouvelle gorgée. On s’arrêtera pas en si bon chemin. Il retire alors son bras, je reste pourtant. J’ai plus trop envie de retourner parmi eux pour le moment, parmi tous ces gens. L’air frais sur mes jambes nues me secoue tout entière, mais ça me fait du bien. On étouffe rapidement là-dedans. Le mec des béquilles se présente alors comme Taz. Je ris à sa blague lorsqu’il évoque le nom, James, que j’ai utilisé pour l’interpeller. Sans réfléchir, je réponds directement en me présentant avec mon second prénom, comme j'ai l'habitude de le faire quand je suis en soirée. « Moi c’est Murphy. C’est clair, James sonne mieux, ça te donne un air mystérieux. Monsieur-tout-le-monde, oui ; mais qui connaît Monsieur-tout-le-monde, véritablement je veux dire ? » Wow, je suis bourrée, c’est certain. Je continue sur ma lancée, balançant joyeusement mes jambes dans le vide. « Si tu veux mon avis, les Monsieur-tout-le-monde sont parfois les plus intéressants, ceux qui cachent le plus de secrets. C’est quoi tes secrets, Taz ? », je demande d’un air malicieux. Je lève la tête vers le ciel. C’est une nuit étoilée, la lune brille, éclairant le jardin de son doux halo. Sans le regarder, je lâche alors d’un ton toujours enjoué : « Tout à l’heure, tu m’as foutu un sacré coup dans les jambes avec ta canne. J’étais prête à te maudire, toi, tes ancêtres et ta descendance. Mais bon ! Maintenant tu es un peu mon héros de cette soirée, j’imagine. ». Je souris, reprenant une gorgée.
Gaia Hawkins
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Lun 4 Avr - 21:56

feat  @Gaia Hawkins

- Moi c’est Murphy. C’est clair, James sonne mieux, ça te donne un air mystérieux. Monsieur-tout-le-monde, oui ; mais qui connaît Monsieur-tout-le-monde, véritablement je veux dire ? Si tu veux mon avis, les Monsieur-tout-le-monde sont parfois les plus intéressants, ceux qui cachent le plus de secrets. C’est quoi tes secrets, Taz ?
Je glousse. Ok, je suis définitivement bourré. Je glousse rarement aussi stupidement le reste du temps. Oh si elle savait. J'en ai tellement des secrets, qui empoisonnent mon esprit jour et nuit, me rongent les entrailles, finiront sans doute par me tuer. Ma nouvelle psy, comme l'ancienne, essaie déjà de me les faire cracher, pour mon bien dit-elle. J'aimerais l'y voir. Ce serait comme recracher un produit toxique ou des bris de vers. Libérateur, peut-être. Mais ça me déchirerait la gorge au passage, et j'ai pas envie de ça.
Je jette un coup d'oeil à... Murphy donc, qui a levé sa tête vers les étoiles. On les distingue plus tôt, malgré les lumières proches. Il faudrait que je fasse une sortie un de ces 4 pour les photographier. Et c'est le regard tourné vers le firmament qu'elle reprend la parole :
- Tout à l’heure, tu m’as foutu un sacré coup dans les jambes avec ta canne. J’étais prête à te maudire, toi, tes ancêtres et ta descendance. Mais bon ! Maintenant tu es un peu mon héros de cette soirée, j’imagine.
Je hausse les épaules avant d'engloutir ce qu'il me restait de bière.
- Tu devais être dans le chemin. Si je devais demander poliment à chaque personne, surtout dans ce genre de soirée, de gentiment se pousser pour que je puisse passer, je serais pas sorti de l'auberge. C'est plus simple comme ça, au moins ils dégagent rapidement.
Je sais même pas pourquoi je m'explique, elle a pas l'air d'attendre d'excuse. Elle semble même plus contente que j'ai été là pour l'aider.
- Pas de quoi, il avait l'air vraiment collant.
J'en ai vu passer des mecs comme ça dans les soirées que mes frères organisaient à la maison, et auquel je me trouvais fréquemment mêlé par défaut, Nate et Zeke étant chargés de me surveiller en l'absence de nos parents. Je devrais peut-être exemple sur eux d'ailleurs. De mémoire, ils se débrouillaient bien en soirée pour discuter avec les filles. Je n'aime pas penser à mes frères mais le but de se voir étant entre autre de sociabiliser un peu. Je crois. Ca me fera toujours un truc à sortir à Eiza si elle me grille et m'engueule. Nouvelle taffe de cigarette, avant de sortir à ma camarade de soirée :
- Quant à mes secrets... Essaie donc de les deviner. Je bois si tu as juste, tu bois si tu te trompes.
Les jeux à boire. Ca c'est un truc simple, que je connais. C'est stupide, ça passe le temps. Ca me donne une excuse pour boire.
- Je peux même essayer de devenir les tiens aussi. Chacun son tour.
Jude Moriarty
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Lun 4 Avr - 23:50

Il glousse à la suite de ma remarque. Vu nos états respectifs, je doute qu’il soit nécessaire de faire du stand up ce soir pour que l’un de nous s’esclaffe pour tout et rien. Mais le voir sourire est agréable. C’est toujours agréable, quand on parvient à faire sourire la personne en face de nous. C’est comme un message qui dirait « je suis bien ici ». Je suis assurément mieux ici qu’avec ce gros lourd à l’intérieurement en tout cas. Je fronce les sourcils après qu’il a tenté de se justifier. Je le taquinais, je me doute que faire une soirée en béquilles, c’est une galère. J’en louperais pas une pour foutre des coups de quilles à qui me ferait chier, croyez-moi ! Je m’exclame, faussement indignée : « Qui te dit que tu n’étais pas sur mon chemin ? » Je hausse ensuite les épaules, complètement d’accord avec lui : « C’est pas faux. Qu’ils dégagent tous ces connards. Mais bon, fais une exception pour moi la prochaine fois, promis si c’est demandé très gentiment je te ferais l’honneur de me décaler d’un pas... » Je hoche la tête quand il reparle du lourdingue. « Les types comme lui me dégoutent, et honnêtement ça me déprime de devoir me réfugier aux côtés d’un inconnu – enfin plus maintenant ! – pour avoir la paix. Ça craint. » Je frissonne à nouveau. J’avale une autre gorgée pour que l’alcool me réchauffe. Je pourrais prendre un pull, c’est vrai ; mais je m’en fous complètement pour le moment, même si je risque de regretter amèrement à mon réveil demain. « Je peux te taxer une clope ? Ce sera pour me remercier pour ma charmante compagnie ce soir. » Je rejette exagérément mes cheveux derrière mes épaules, faussement hautaine. Je fume pas vraiment, d’ordinaire. Pourtant, depuis quelques mois, ça m’arrive de plus en plus de taxer à gauche à droite, parce qu’à priori, la nicotine coupe la faim. Et j’ai sacrément la dalle, là, maintenant. Le gargouillis de mon ventre en témoignera. J’essaie de reporter mon attention sur Taz, d’oublier cette sensation qui me tort le bide. Mon visage s’éclaire à nouveau lorsqu’il propose un jeu pour deviner nos secrets respectifs. Les jeux d’alcools m’ennuient la plupart du temps, mais Taz m’intrigue. Je prends un air diabolique. « Marché conclu. » Quand il évoque mes secrets, je lève les yeux au ciel, un signe de main indiquant quelque chose comme « cherche toujours ». Je rétorque : « Je suis un livre ouvert Taz. Aucun secret caché, pas très intéressante vraiment... je m’appelle pas James, après tout. » Je tape mes mains sur mes genoux, prête à le faire boire comme jamais. En vérité, je ne suis pas si nulle, pour analyser les gens. Plus on observe, plus on est préparé à une attaque, en sachant à quoi s’attendre de nos ennemis, pas vrai ? Le véritable problème, c’est que je ne le connais pas du tout. Je ne l’ai jamais vu avant. Pourtant, Brindleton Bay, c’est pas si grand. Je tente donc une première supposition. « T’es pas d’ici. Jt’ai jamais vu avant. Un mec qui frappe tout le monde avec sa canne, je l’aurais forcément remarqué ! » Je ris ; mais même sans les béquilles, j’aurais probablement remarqué Taz. Il a quelque chose. Une certaine tristesse. Une tristesse que je connais bien. « Et puis, j’dirais qu’avec ça », je frôle brièvement du bout de mon doigt une cicatrice qui s’étale de son sourcil à sa joue, « t’as fais de l’escrime. Ou mieux ! T’étais corsaire, capitaine d’un navire. Non, non ! Pas capitaine, plutôt mousse ou joueur de musique. T’sais avec ta béquille, ça fait percu’ sur le bois du pont tu vois. » O.K, j’abuse. J’espère ne pas être face à quelqu’un de premier degré ou de susceptible. « À toi ! Qu’est-ce qu’une femme aussi cool que moi pourrait bien avoir à cacher ? » Même-moi, j’me connais pas assez pour savoir ce qui se cache au fond de moi, alors cherche toujours, Taz.
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Ven 8 Avr - 22:07
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Je fronce les sourcils à sa remarque prête à rétorquer avant de réussir à comprendre qu'elle me taquine. Je suis devenu plus doué au fil des années pour comprendre les gens mais être élevé dans un monde de faux-semblants où tout le monde cherche un moyen de lancer une pique déguisée n'aide pas à savoir quand les autres sont sincères ou se fichent de toi.
- Je tâcherais de mémoriser tes jambes pour essayer de les reconnaître parmi les autres.
On regarde rarement les visages. Encore moins dans une foule pareille, surtout pas quand j'essaie de voir où je mets les pieds pour ne pas tomber.
La voyant frissonner, je lui lance :
- Tu devrais rentrer, tu vas attraper la crève à rester dehors dans une tenue pareille.
Pas que ce soit mes oignons, mais elle semble frigorifiée. Quelle idée de ne pas prendre une tenue approprié pour la météo. Ok, la mienne est beaucoup moins classe et je fais sans doute un peu tâche dans le décor, mais au moins je ne me pèle pas les miches assis dehors.
- J'peux t'accompagner, ajouté-je. Enfin si tu veux. Même avec autant de monde, dans une maison si grande, on devrait bien trouver un coin un peu tranquille.
J'attrape la bouteille de vodka à côté de moi et avale une gorgée avant de la reposer et de me remettre à fixer mes chaussures, et le fond de la piscine quelques mètres en-dessous. Je sais pas ce qui m'a pris de lui proposer ça. Peut-être que je commence à apprécier ce moment. Elle a l'air plutôt sympa.
- Je peux te taxer une clope ? Ce sera pour me remercier pour ma charmante compagnie ce soir.
Je fouille un instant dans les poches de mon manteau avant de remettre la main sur mon paquet de cigarettes et sur le briquet que je lui tends :
- Tiens, je suis pas à une ou deux près.
C'est pas tout à fait vrai. Je vais bientôt arriver à bout des quelques économies que j'ai pu emporter avec moi, mes parents ayant eu l'extrême gentillesse de me bloquer mon compte en banque. Qu'est-ce qu'ils avaient peur que je fasse, prendre un billet d'avion pour Chicago ? Je vais finir par devoir me chercher un taf si je veux pas devoir demander des sous à Eiza pour les clopes et l'alcool. Elle m'a déjà payé l'abonnement de bus, en plus de me loger, me nourrir et me supporter depuis un mois chez elle.
Je reconcentre mon attention sur Murphy qui a accepté mon petit jeu.
- Tout le monde a des secrets, marmonné-je, plus pour moi que pour elle.
Je n'ai jamais rencontré quelqu'un de parfaitement honnête, tout le temps. A un moment ou l'autre, on finit toujours par avoir quelque chose dans notre vie qu'on préfère garder pour nous. Même léger et inoffensif, ça reste un secret. Tous n'ont pas à être aussi lourds et douloureux que ceux que j'ai accumulé au fil du temps.
- T’es pas d’ici. Jt’ai jamais vu avant. Un mec qui frappe tout le monde avec sa canne, je l’aurais forcément remarqué !
Je ris avec elle et avale une gorgée de vodka.
- 1 point, relativement facile ceci dit.
Je relève la tête et la regarde un instant interdit quand elle enchaîne sur une histoire d'escrime et de pirate, avant d'éclater de nouveau de rire, plus fort.
- Je vais la garder celle-ci, je crois qu'on ne me l'avait jamais faite. C'est une bonne idée de carrière tiens. Je devrais y songer plus souvent.
J'imagine la tête que ferait mon père si je lui annonçais vouloir devenir marin et musicien. Il ne serait peut-être pas entièrement contre au final. Tant que je ne clame pas que je suis son fils, sur un bateau je serais loin de ses yeux et des journalistes, parfait pour lui. Je crains malheureusement que mon absence de pied marin ne mette un terme précoce à ma carrière.
- Navré de te décevoir, mais ni escrime, ni corsaire chanteur
Tandis qu'elle boit à son tour, j'essaie de l'observer un peu, faisant mine de chercher des indices. J'abandonne vite l'idée de trouver quoi que ce soit par sa simple apparence et m'amuse plutôt à lui inventer une vie, comme on le faisait petit pour s'occuper l'esprit pendant les bien trop longues réceptions auxquelles on était tenu de participer avec nos parents. Puis si j'ai faux, j'aurais une excuse pour boire.
- Tu es la princesse de je ne sais quel petit royaume paumé. Tu en as eu marre du protocole et tu as décidé de venir vivre une vie tranquille dans cette île à l'autre bout du monde. Et le lourdingue est en fait ton fiancé, qui t'a retrouvé après de longues recherches. Je comprendrais tout à fait que tu aies fui le mariage, il a l'air vraiment naze comme mari

Jude Moriarty
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Jeu 14 Avr - 23:12
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Moonlight talk (Gaia & Jude) Hosi

Je souris, amusée à l’idée qu’il me recroise dans la rue et qu’il reconnaisse uniquement mes jambes. Je serais un peu vexée, j’dois l’avouer… Je crois que j’ai toujours aimé ça, sentir que les gens m’apprécient ; qu’ils se souviendront de moi. Toujours les mêmes questions d’ego j’imagine. Il me conseille alors de rentrer, à cause de ma tenue. « Eh, j’ai pris du temps à choisir cette tenue ! C’est cliché, mais bon, j’me prends toujours la tête, pour rien d’ailleurs. J’aurais sûrement dû venir en doudoune, au moins ça aurait empêché toute personne reloue de m’approcher de trop près. » Il a pas tort, j’suis pas habillée pour affronter ce froid polaire. J’ai pas vraiment envie de rentrer, malgré ma chair de poule évidente. Le bruit, l’odeur de bouffe, de sueur, les mecs qui te collent, les gens bourrés qui te marchent sur les pieds… J’suis pas si mal, dans ce clair de lune, à discuter avec ce type que je ne connaissais pas y a même pas une heure. Il est… sympa. Ma moue déçue disparaît, comme une gosse à qui on promettrait un goûter après avoir supporté une journée en classe, lorsqu’il me propose de m’accompagner. « Si tu rentres avec moi, carrément ! J’vais pas abandonner pour découvrir tes secrets, évidemment. » Je le remercie pour la clope qu’il me tend. « Je finis ça », je dis en désignant d’un signe de tête la cigarette, « et on peut aller se poser quelque part où nos culs ne perdront pas huit degrés ». Je me mords la lèvre. Merde. Si Sam était là, il aurait sûrement haussé un sourcil dubitatif, signifiant un truc du style « T’es sérieuse là ? », parce qu’on ne sait jamais comment les gens pourraient l’interpréter. Peu importe, Sam n’est pas là pour me faire la morale. J’allume la clope, fermant les yeux un court instant en inhalant la première taffe. La sensation de tournis agréable, comme si mon esprit s’alourdissait, plus détendu, est immédiate. Je souris franchement, un signe de victoire fait avec les doigts, lorsqu’il me dit que j’ai gagné un point. « C’est toujours un point ! Et alors, d’où nous viens-tu Taz ? » Il a bien pris ma remarque sur les corsaires, ce qui me rassure. J’déteste les gens qui s’offusquent de tout. Pourtant, il ne développe rien après m’avoir dit qu’il n’était ni un escrimeur, ni un marin. Je le fixe, attendant une suite, mais rien ne vient. Je fronce les sourcils : « C’est pas dans les règles, de dire la vérité ensuite ? » J’ai toujours eu peu de délicatesse, parlant d’abord, regrettant ensuite. J’éclate de rire après avoir écouté son scénario de prince et de princesse, ravie qu’il me suive dans mes histoires abracadabrantes. « Premièrement : pourquoi un royaume paumé ? » Ma mère m’a toujours dit que ma manie à contredire tout le monde me causerait sûrement du tort ; mais, c’est plus fort que moi. « Je viens d’une digne lignée de monarques, un peu plus au nord. Une contrée très étendue. Mais pour le lourdingue, t’as complètement capté la situation !  C’est ce fiancé qu’on veut me forcer à épouser. Sûrement mon père qui m'y oblige d’ailleurs… » L’image d’Owen traverse mon esprit, ternissant la lueur amusée dans mon regard « C’est toujours les pères. » Je souris à nouveau, comme si on m’avait foutu une petite claque derrière la tête. Reprends-toi ma vieille, t’es pourtant pas du genre à avoir l’alcool triste. « Donc, après avoir fui, j’ai décidé de m’isoler sur cette île et de consacrer ma vie à Dieu. » Je regarde mon verre de vodka. Pas sûre que Dieu apprécierait mon état actuel. Je reprends une bouffée de la clope, arrivant bientôt à la fin. Je fixe à mon tour le fond de la piscine. « Ouais, en vérité, j’suis un pur produit de cette île, hormis pour la naissance. Je… J’ai jamais bougé ailleurs. Je me sens bien ici, mais ça me tenterait bien de découvrir ce qu’il y a au-delà. Disons qu’au bout de 20 ans, on a bien fait tous les recoins de chaque vallée, de chaque plage… Enfin ! Tu verras, c’est pas si désagréable, simplement ça reste une île, donc pas forcément l’optimal si t’as des soifs d’aventure. » Et j’ai de plus en plus des soifs d’aventure, je pense intérieurement. J’ai parfois l’impression d’étouffer, ici. Peut-être qu’en partant, je me retrouverai, je… j’sais pas, la vie c’est pas un film, j’en sais foutrement rien. Je bois une gorgée, pour l’histoire des corsaires. « O.K. Je dirais qu’à la fac, t’étudies un truc artistique ? T’as, tu sais, les vibes d’un poète, ou un truc dans le genre. » Je finis ma clope, l’écrasant pour jeter le mégot en rentrant. Je me lève, inspirant un grand coup d’air frais avant de retourner à l’intérieur. « On va se poser ailleurs ? Je me les pèle sévère. » Je lui tends ma main, un peu hésitante. S’il est en béquilles, sûrement qu’il a pas un bon équilibre. J’espère juste que c’est pas déplacé… J’veux dire il est grand, il peut se débrouiller tout seul et… Oh, Gaia : la ferme.

Moses.

Gaia Hawkins
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Lun 18 Avr - 21:26
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Elle est... énergique. Enjouée. Je suis à peu près sûr que c'est pas seulement l'alcool et qu'elle est comme ça au quotidien. Le genre de personne avec qui les gens aiment traîner et qui est toujours partante pour des trucs. Tout le contraire de Jude. Et moi... Disons que j'essaie de m'améliorer un peu sur ce point.
J'envisage un instant de mentir quand elle me demande d'où je viens. Je suis pas à ça près, de toute façon je vais certainement jamais la revoir après cette soirée. Ou alors elle se souviendra pas de moi. J'ai rarement laissé des souvenirs impérissables dans la mémoire des gens. Et ça m'allait. Je sais pas pourquoi alors je sors d'un coup :
- Chicago.
Peut-être que ça me manque un peu. Mon quotidien, ma chambre, la stabilité d'une routine bien établie. Mais la routine a volé en éclats, et personne ne m'attends là-bas. Mon père nous aurait sans doute vite remis en clinique si maman n'avait pas proposé cette solution. C'est sans doute mieux. Pas d'infirmiers qui te scrutent, pas de sédation et la psy est un peu plus sympa que l'ancienne. Puis on peut se promener pour aller prendre des photos.
Je me gratte la joue droite avant de tirer sur ma cigarette.
- J'en sais rien. Fais comme tu veux, c'est pas moi qui est inventé le jeu
Je ramène ma jambe droite contre moi et pose mon menton sur mon genou. C'est pas intéressant la vérité. Ca fait mal. J'ai grandi dans un monde de mensonges. Je m'en suis fabriqué un paquet au fil des années, au fil des conneries qu'on me servait et que je croyais. C'est quoi la vérité ? Je pourrais lui raconter n'importe quoi, elle aurait pas les moyens de vérifier. Quel est l'intérêt alors.
Visiblement, de son côté, elle y tient à la vérité. Ou peut-être qu'elle avait juste besoin d'une oreille un minimum attentive auprès de qui s'épancher. Je laisse échapper un rire jaune quand elle dit que c'est toujours les pères. A qui le dis-tu.
On a pas vraiment été gâtés de ce côté là non plus.
- O.K. Je dirais qu’à la fac, t’étudies un truc artistique ? T’as, tu sais, les vibes d’un poète, ou un truc dans le genre.
Je lâche un petit rire, amusé.
- C'est les cernes et l'aura sombre que je dégage qui te font dire ça ?
J'hésite un instant sur la réponse à donner. De toute façon, ce sera un mensonge. Je vais pas lui dire que je suis encore coincé au lycée. Et l'année prochaine... J'en sais rien. Je sais même pas si je serais encore là l'année prochaine. Pas vraiment dans les plans de Jude. Alors de là à choisir un cursus à la fac... Les arts visuels lui plairaient sûrement. La photographie, tout ça.
Je n'ai pas fini d'imaginer une réponse qu'elle écrase son mégot de cigarette et se lève en me proposant de rentrer. J'écrase le mien aussi et attrape ma béquille pour me relever, dédaignant la main qu'elle me tend.
- T'embête pas, je gère.
C'est gentil de sa part, mais je préfère contrôler tranquillement sur mes mouvements que me reposer sur quelqu'un d'autre, surtout aussi menue qu'elle. Me relever est une des premières choses que j'ai dû apprendre à faire avec ma prothèse, j'ai l'habitude. Ancrant fermement ma béquille contre le sol pour avoir un soutien à gauche, je transfère autant que possible mon poids sur ma jambe droite et me relève doucement avant de basculer mon pied gauche par terre, vérifiant ma stabilité.
- Je te suis. Tu connais un peu la baraque ?
Nous retournons tranquillement vers la maison, et je songe au dernier moment à répondre à sa question sur mes études, avant que nous franchissions le seuil et que le volume de la musique rende la communication plus compliquée :
- Arts visuels en majeure. Et un peu de droit en options.
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Mar 19 Avr - 23:33

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J’ose pas lui demander pourquoi il en est parti, de Chicago. Quelque chose dans son regard, dans sa manière de se recroqueviller sur lui-même lorsque j’évoque la vérité me dit qu’il a tout sauf envie d’en parler. Alors pour une fois, je me tais. J’suis pas quelqu’un de très empathique, enfin je crois pas. Andy l’est bien plus que moi. Je ne comprends jamais vraiment bien les gens, ou j’essaie peut-être pas assez. Le problème, c’est que, quand vos pensées prennent toute la place disponible, c’est difficile de se tourner vers les autres. On n’aide personne si on est même pas foutu de s’aider d’abord. Enfin, bref. Je lui en parle pas, j’pose pas de questions, c’est mieux comme ça. C’est pas si ça allait m’apporter quelque chose d’apprendre le plus possible sur ce Taz. Passer un bon moment, c’est suffisant. « Raconte-moi ce que tu veux, j’aime bien tes histoires je crois. » Je hausse les épaules, même si je sais que ce n’est pas vraiment la vérité. Que la vérité, c’est qu’il m’intrigue, que j’aurais aimé connaître cette histoire derrière cette cicatrice, qui doit évidemment avoir une autre cause qu’un passé corsaire. Curiosité trop poussée, comme d’habitude. Je hoche la tête « Ouais, t’as clairement l’aura d’un mec qui se pose quinze mille questions style : pourquoi je devrais mettre mon lait avant mes céréales ???? » Je me moque, mais c’est jamais vraiment méchant. Si quelqu’un me reproche de l’être, j’me persuade toujours du contraire. J’ai toujours de bonnes explications à m’auto-servir pour m’épargner une vague de dégoût de moi-même. Chacun ses manières de se protéger hein. Il refuse ma main tendue. Idiote. Je souris, même si sur le coup, j’le prends comme un rejet. Mais, Taz a raison. Il gère sans problème, se remettant sur ses deux pieds sans trop tarder. « Non, c’est chez une pote de Sam, mon… » Frère de cœur ? Mon ami ? Une sorte de cousin choisi que j’aime autant qu’il me gonfle ? « -… pote, fin ouais, bref t’inquiètes, mon sens de l’orientation est pourri ; mais trouver une pièce un peu moins agitée ça devrait être possible ! » Enfin, j’dis ça, mais avec tous les gens qui font des contre-soirées, qui s’enferment pour pouvoir se pêcho en paix… Hm, peut-être pas si facile. J’imagine que si Taz me suit, il ne connaît pas plus que moi. « Et toi, t’as été invité par qui d’ailleurs ? » On marche tranquillement vers la baie-vitrée ; il me lâche, juste avant qu’on traverse à nouveau toute cette cacophonie, qu’il est en arts visuels. Je souris, assez fière de moi. Un deuxième point. Je me faufile entre les corps, jetant de temps à autre un coup d’œil derrière moi. Je chope au passage une autre bouteille de vodka et une bouteille de limonade qui traîne à côté sur une commode. J’sais pas pourquoi, mais en arrivant enfin à une porte assez reculée dans la maison (une putain de baraque, vraiment), j’étais quasiment persuadée que Taz ne m’aurait pas suivi. Je sais pas, ça m’aurait pas étonné s’il m’avait planté là. Les gens partent souvent, j’ai l’habitude ; j’y fais plus trop attention : à quoi bon ? Je regarde la pièce devant moi. Elle est vide, mais y a tellement de manteaux qui ont été balancé dans tous les sens qu’on voit à peine le sol ou le lit qui se trouve au milieu de la pièce. « Bon. En tout cas si on veut faire les poches de quelqu’un, y a clairement de quoi faire ici. » Mon sens de l’humour devient de plus en plus douteux à mesure que mon taux d’alcoolémie augmente. Je me touche les cheveux, le sourire gêné et le nez légèrement froncé. « Désolée, elle était très nulle. Mais, ouais, niveau tranquillité ça me semble pas mal ici, ça te va aussi M. le torturé ? » Je n’attends pas vraiment sa réponse, me jetant sur le tas de manteaux. Je bois une gorgée directement à la bouteille, même si j’ai aussi repris un verre vide avec moi pour faire le mélange avec le soft. Comme ça, c’est dégueulasse, mais ça compte moins dans le compteur des calories.

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Sam 23 Avr - 23:18
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- Et toi, t’as été invité par qui d’ailleurs ? me demande-t-elle alors que nous retournons vers la maison.
Haussement d'épaules. Réponse vague.
- Une pote de promo.
Je doute qu'elle vérifie de toute façon. J'aurais presque pu être honnête, dire que je me suis incruster pour me foutre la tête à l'envers et oublier mon existence l'espace d'une soirée. Au pire, elle m'aurait foutu dehors et j'aurais fini moins bourré que prévu. Mais le mensonge est sorti tout seul. Peut-être à cause des années de pratiques. Je finis parfois par oublier ce qui est vrai et ce qui ne l'est pas.
Suivant son exemple, j'attrape moi aussi deux bouteilles qui traînent, sans même penser à regarder les étiquettes, l'une dans ma main, l'autre coincé avec mon coude. J'espère que c'est fort. J'ai une violente envie de voir le monde en flou, oublier jusqu'à mon prénom, ne plus sentir mon corps. Jude râle sur le fait qu'il faut qu'on reste assez conscients pour rentrer avant qu'Eiza se lève. Merde. Je me débrouillerais. Ou je trouverais une excuse. J'ai pas envie de penser à ça maintenant.
Je suis Murphy à l'étage, retenant une grimace à chaque marche. Putain d'escalier. Putain de prothèse. Foutu corps en vrac, pas capable de monter un étage sans souffrir. Je m'adosse contre le chambranle de la porte où ma compagne de soirée s'est arrêté, m'appuyant autant que possible sur ma jambe droite pour soulager mon autre cuisse.
Je la regarde s'étaler parmi les manteaux couvrant le lit, et vais poser une de mes bouteilles sur une étagère avant de dévisser le bouchon de l'autre et d'avaler une longue gorgée qui vient me brûler la gorge. Whisky. Pas le meilleur que j'ai bu mais ça fera l'affaire.
- Me tente pas, lancé-je. Qui sait, entre mes études d'art et ma carrière de chanteur pirate, j'ai peut-être aussi des tendances à la kleptomanie. Peut-être que je suis juste venu pour ça ce soir, faire les poches de tous ces gosses de riches qui ne s'en rendront peut-être même pas compte. Encore quelques soirées comme ça et j'aurais enfin assez pour me payer mon bateau.
Je rigole. Un truc lourd, alcoolisé. Laissant ma canne posée contre l'étagère, je me laisse tomber à côté d'elle sur le lit, tente de boire de nouveau au goulot, en fout la moitié à côté de ma bouche, abandonne l'idée.
- Merde. Désolé. Elle te plait celle-là comme histoire ? Tu pourrais venir sur mon bateau. On ferait le tour du monde, je te ferais découvrir pleins d'endroit où tu n'es jamais allé. Et sinon, elle fait quoi la princesse, quand elle ne fuit pas un mariage arrangé ?
Je tourne la tête vers elle, observe un instant son profil et ses cheveux blonds qui s'étalent sur les manteaux certainement tous plus hors de prix les uns que les autres.
- Nan attends, le jeu. Faut que je devine. Hmmm... Hôtesse de l'air ? Oublie, t'as dit que t'avais jamais quitté ce foutu coin. Future prof ? Pas genre jupe tailleur et règle en bois pour mater les lycéens... Avec des gamins. J'te vois bien vouloir t'occuper des petits, leur apprendre la lecture, tout ça.


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Mar 28 Juin - 21:26

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Je hausse les sourcils, amusée par son allusion à sa potentielle kleptomanie. Je mentirais si je disais que je n’avais jamais songé à le faire ; faire les poches de tous ces mioches qui dépensent sans compter. Honnêtement, un téléphone qui disparait pour eux, ça réapparait à peine le jour d’après : suffit tout bonnement, avec un simple claquement de doigts, d’en commander un autre. C’est que 1000$, pas de quoi en faire un drame, pas vrai ? Ouais, j’y ai déjà pensé, mais j’suis pas assez bonne dans les mensonges pour m’en sortir, j’crois même que je finirai par me dénoncer moi-même. Puis, même si c’est con, parce que tout ça, tout ce qu’ils ont, ce sont juste des putains de privilèges de naissance ; moi j’ai été bercée par les paroles de ma mère. Ma mère, qui nous répétaient souvent que, pour avoir de l’argent, on le gagne honnêtement ; sinon ça termine mal. Sans blague… parlez de ça à mon père. J’veux pas lui ressembler, alors j’essaie de rester une personne droite dans ses bottes, le plus réglo possible. C’est pas toujours facile. Taz continue sur cette histoire de voler les riches, pour s’acheter son propre bateau. Il vient s’allonger maladroitement sur le lit, à côté de moi. « Eh, fais gaffe t’en fous partout. Tiens, regarde », dis-je en rigolant, le doigt désignant une veste autrefois blanche, désormais tâchée par l’alcool qu’il a fait couler sur le lit en essayant de viser sa bouche, « un Chanel personnalisé, by Taz. Pas sûre que sa propriétaire apprécie ton œuvre, mais bon, ça rajoute un petit charme abstrait ». En vérité, on dirait plutôt une veste sur laquelle un chat aurait pissé, désormais, mais ça me fait rire d’imaginer cette fille imaginaire porter sa veste, fièrement, comme un modèle unique, édition limitée. Je hoche la tête, le regard rêveur et le sourire aux lèvres, en imaginant ce tour du monde fictif, aux côtés de Taz, habillé d’un chapeau de pirate, une main en visière pour regarder l’horizon. « Elle me plaît bien, effectivement… » Fuir me paraît tentant ; m’éloigner de tous ceux que j’aime, mais de tout ce qui me détruit aussi. J’me dis que si j’arrive à accumuler assez d’argent, j’aimerais bien partir pour un petit voyage, en solitaire, pendant quelques semaines. Quelques mois. Ne jamais revenir ? Je ne sais pas… Sa question me ramène à la réalité. Ce que je fais ? Je me le demande souvent aussi. Je suis des études qui me poussent vers un avenir que je remets en question chaque jour. J’évite un père inexistant, qui ne souhaite peut-être même pas vraiment me retrouver non plus. Je tente de contrôler mon corps par un poids toujours plus bas, quand j’ai le sentiment de perdre contrôle sur tout le reste. Je m’éloigne de mon meilleur ami, Rory, à cause de mes obsessions alimentaires, de peur qu’il ne comprenne pas ; d’ailleurs il ne comprendrait pas. Qu’est-ce que je fais… Vaste question, hein ? Perdue dans mes pensées, il répond finalement à ma place, en se rappelant du jeu auquel nous avions décidé de jouer en début de soirée. Hôtesse de l’air, puis maîtresse d’école sont ses propositions successives. Je tourne la tête vers lui, nos visages presque collés. Je le regarde incrédule, et amusée : « Les mioches, c’est pas tellement mon truc. Je veux dire, ils me font rire, avec leur honnêteté destructrice, mais j’suis pas sûre que je serais capable de les gérer, d’être patiente… » Je réfléchis un instant, songeant à cette vie alternative de maîtresse d’école. Il n’a peut-être pas tort, je peux m’y imaginer. « J’sais pas, j’ai du mal à me projeter, en ce moment. J’me suis toujours vue avec mon propre hôtel, un peu cosy, perché sur une falaise, avec un accès vers la plage. Cliché, évidemment, mais c’était mon but… Maintenant, je sais plus trop. » Je me redresse un peu pour boire une gorgée. J’inspire un coup, et me relaisse tomber la tête sur le matelas : « J’devrais sûrement faire comme toi, et avoir pour but de financer un bateau pour me casser d’ici. » Mon regard se pose sur sa béquille, calée un peu plus loin du lit. J’sais pas trop si c’est vraiment correct de demander ça, mais, honnêtement, je suis trop bourrée pour faire attention à ce que je dis, désormais. « Sans vouloir être indiscrète, et je pourrais encore tourner en rond en inventant d’autres histoires de marins, mais t’as quoi exactement, pour te traîner cette canne ? Une entorse ? T’es skateur ? »

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Ven 8 Juil - 18:26
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Ses commentaires me font rire. Je ne suis pas certain que je rirais autant sobre, mais c'est ce qui fait l'intérêt de ce genre de moments, une parenthèse hors de la normalité.
Je me fige un instant quand elle tourne sa tête vers moi, ne laissant qu'un court écart entre nos visages. Je dois puer l'alcool. Bien que dans son état similaire au mien, elle ne doit pas en avoir grand-chose à faire. Jude trouverait sans doute qu'elle est beaucoup trop près. Moi, je me demande si elle veut que je l'embrasse. J'essaie de me rappeler des conseils de mes frères avant de vite abandonner l'idée. Ne jamais écouter Nate et Zeke. Ils mentent, tout le temps. Peut-être qu'ils savaient s'y prendre avec les filles, peut-être qu'ils essayaient juste de s'en persuader, et de me convaincre au passage. Ca n'a pas d'importance. Je devrais arrêter de les avoir toujours en tête, de continuer à chercher à leur ressembler, être normal. Embrasser des filles dans des soirées. Fort heureusement, Murphy reprend la parole avant que mon cerveau ne se perde encore plus dans d'inutiles questionnements. Je l'écoute avec une attention toute relative, notre proximité me poussant à observer son visage en détails, évitant ses yeux.
Je fronce les sourcils, essayant de rassembler dans l'ordre les morceaux de phrases que j'ai réussi à saisir :
- Qu'est-ce qui t'empêcherait de l'avoir cet hôtel ?
Après son commentaire plus tôt dans la soirée sur son père, ça me fait rire qu'on soit deux paumés sur leur avenir, incapable d'imaginer quelque chose en dehors du rêve qu'ils avaient jusque là. A quoi bon se lever le matin et tenter d'avancer quand rien ne te motive, quand tu n'imagines pas de lueur au bout du tunnel, quand chaque jour te rappelle juste douloureusement ce que tu as perdu. Dépression, qu'a dit la psy. Compréhensible au vu de mon accident d'après elle. Elle aime nous rappeler que ce n'est pas la fin, qu'on peut travailler dessus et m'aider à aller mieux. Mais ça supposerait que je veuille aller mieux, que je suis ici de mon plein gré, que c'est moi qui ait choisi de suivre une thérapie. Faux, sur toute la ligne.
Sa question me surprend. Pourtant ce n'est pas la première curieuse que je croise. J'ai inventé un tas d'histoires, parfois réalistes, parfois extrêmement farfelues. Je ne sais pas ce qui me pousse ce soir à opter pour la vérité. Peut-être pour compenser les mensonges précédents. Je m'appuie sur un coude, réussis lentement à me redresser, avale une longue gorgée de whisky avant de me pencher pour attraper et ramener mon genou mécanique vers moi, et poser le pied sur le lit. Je glousse en réalisant que je porte encore mes chaussures, et que ça va sans doute laisser des traces sur le lit. Entre ça et la tâche d'alcool précédemment, je vais fournir du travail aux pressings. Je remonte mon pantalon, dévoilant une coque couleur chair sur laquelle je toque avec ma phalange, faisant résonner un son creux. Le prothésiste m'avait laissé le choix entre laissé la barre à nue, et installer un coque autour, pour avoir le même volume qu'une jambe sous le pantalon. Je n'ai pas hésité longtemps.
- Amputation transfémorale. Petit conseil d'ami : ne pars pas en randonnée avec des gens que tu apprécies très moyennement, ou alors évite de t'engueuler avec eux et de te casser sans téléphone dans une zone escarpée plein de crevasses, que tu connais mal, et que la pluie a rendu par endroits glissantes. Ca finit pas bien.
Profitant d'être assis, je bois encore. Et encore. Ca me brûle la gorge, me pique les yeux, mais je vide un bon tiers de la bouteille avant de l'éloigner de ma bouche. Je pourrais toujours prétendre, pour elle et pour moi, que l'humidité dans mes yeux vient de l'alcool, et pas des souvenirs qui menacent de remonter. J'aurais pas dû en parler. J'évite toujours le sujet, autant que possible. Même avec ma psy. On parle de ma gestion de la douleur, de l'absence de ma jambe, mais jamais de l'accident ou de ses circonstances. C'est enterré profond dans un coin de ma tête, avec Nick.
Commençant à avoir la tête qui tourne, je pose mon front sur mon genou gauche et marmonne :
- Et commence pas à me sortir des conneries du genre "oh mon pauvre" ou "je suis désolée pour toi, ça doit être horrible", ça me donnerait envie de me tirer, et je suis pas sûr d'être capable de tenir debout là maintenant, et encore moins de réussir à redescendre sans me casser la gueule dans l'escalier. Et ce serait très chiant de devoir rester là en voulant absolument être n'importe où d'autre.

Jude Moriarty
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