"T'avais pas le droit de me faire ça ! T'étais qu'une pute d'un soir ! Tu viens de signer ton arrêt de mort !"
"Je porte ton enfant, tu n'as plus le choix Hoffman tu me dois ta protection."
"T'es qu'une putain !"
"Une putain qui sera ta régulière."
"Tu ne seras toujours qu'une merde à mes yeux , tu le sais, et c'est encore pire, tu n'auras pas arrangé ton cas.."

Mon père et ma mère, quel drôle de couple. Mais ce n'en était pas réellement un. Lui membre d'un gang, les SkullBones, comme son père avant lui et son père encore avant. Elle ... Pauvre fille, paumée, perdue, venue servir dans leur bar et jamais repartie, écartant ses cuisses pour tenter d'avoir les faveurs de l'un d'entre eux, leur protection et la sécurité financière. Mais au bout de deux ans... Elle avait monté un coup, malin, mais peut être pas autant qu'elle l'aurait pensé. Enceinte d'un membre, sans son accord, obligation de mariage, heureusement pour elle, un fils. Marcel vit le jour. Un M , comme notre père, bizarrement il était heureux d'avoir un "héritier" et il l'était.
Si mon père était un homme rustre et froid, totalement macho qui visiblement traitait certaines femmes comme des objets, Marcel était son égal, suivant les pas de son père, le même chemin, bien décidé à faire sa place dans le gang et à monter les échelons.
Au contraire de mon second frère, Murphy, le scientifique, trafiquant les substances pour le compte du gang, était un peu le chimiste, créant les drogues, lui il était loin de s'occuper des femmes et des armes, il ne sortait que rarement du labo.

Mes deux grands frères étaient des merveilles, si mon père n'aimait pas notre mère, eux étaient dignes de lui. Moi ... C'était une autre histoire.
"Une fille ou non, son prénom est choisi, et je te préviens je ne veux pas l'entendre. Elle ne vaut pas mieux que toi." Je n'avais que quelques heures, et c'était déjà mon destin... Être comme elle. Et tout les deux allaient me le faire payer.

"A cause de toi, il me déteste. Tu n'es qu'un ordure, un insecte... Va faire la vaisselle." Le cliché de Cendrillon, non ... Ma vie, les coups, la vengeance de ma mère pour avoir "déçu" mon père. Alors elle me battait, parfois trop fort pour que les marques n'inquiètent pas l'école, mais j'avais toujours une excuse sous le coude. Bonne élève je voulais leur prouver que je n'étais pas minable comme ils disaient.

Un geste de mon frère, Murphy, à l'autre bout de la table, une question en langue des signes. "Ca va?" Mimer dans un silence pour ne pas nous faire repéré et mon hochement de tête, sa petite grimace... Nos symboles glissés du bout des doigts étaient des lignes de vie, des moments à nous, langage intime que nous ne voulions pas partager.

Mes études, mon parcours, ma gentillesse et cette crinière rousse... Peu importe ce que je faisais, c'était jamais assez, ils ne seraient jamais fiers de moi, surtout lui... "Tu ne seras qu'une pute comme elle, c'est dans les gênes.." Les mots de mon père toujours plus durs, toujours plus fort... Et mon coeur qui s'entourait d'une palissade de plus en plus épaisse. Mais un regard était différent, celui de la femme du chef, Katie, celle qui lors des barbecue passait me voir, soignait mes blessures en silence et me donnait du chocolat... C'était l'amour dans ses yeux, profondeur encore jamais exploré avec ma propre famille. Mais elle n'était pas assez pour les convaincre de m'envoyer faire des études. Un job au bar, des mains baladeuses, des hommes trop collants , que je repoussais avec cette adrénaline augmentant ma force.

Un soir en rentrant du boulot, j'avais dû prendre un autre chemin pour semer un homme un peu ivre et collant que je n'avais pas envie de repousser. Mais en tournant à l'angle d'une rue, un petit gémissement me fit stopper. "Viens ici mon beau..." Ma belle, une petite boule de poil. Un petit chien qui ressemblait à une peluche, cachée dans un coin... "NYX !!! NYX T'ES OU?" Un homme à bout de souffle arriva et son regard brilla lorsqu'il vit ce chiot entre mes bras. "Hey ma belle ! Ne me refait plus jamais ça !" Je levais un sourcil et regarda l'homme. "Je ne vous ai même pas encore touché." Riais-je mais quand nos regards se sont croisé c'est lui, qui venait de me percer en plein coeur. Mon âme venait de se vendre au diable et Dieu que je voulais pêcher pour cet homme. Adriel.. Ange tombé du ciel... Et des moments qui nous transportaient loin de tout. De ce monde sombre dans lequel je vivais. Nous avions commencer à nous voir, pour sortir Nyx, puis ce baiser... Deux.. Pleins, je suis tombé amoureuse de lui. Nous ne pouvions plus nous quitter, j'avais 21 ans et je venais de rencontrer mon grand amour... Enfin je croyais.

"Murphy ! Murphy , je ... Je n'arrive pas à le joindre?" Deux jours de silence, ce n'était pas possible, il n'était pas comme ça, j'avais toujours son premier et son dernier message. Seul Murphy était au courant pour nous. Il n'y avait qu'à lui que je voulais en parler. Mais lorsqu'il baissa les yeux... J'ai su. "Il est où?" Quelqu'un avait découvert notre relation. J'avais caché à tous cet homme car je l'aimais et surtout parce qu'il était le fils du procureur, je savais ce que ça incluait pour le gang, je n'avais rien dit. Si j'avais en horreur les manières de mon père, je n'aurais jamais fait tombé le clan, parce que Murphy était encore dedans et pourtant j'avais tenter de le faire sortir de cette galère. "IL EST OÙ ???"

Mais je n'eu pas le temps de répondre qu'une gifle me frappa, et une autre. "Papa ! Arrête !" "TA GUEULE, C'EST UNE TRAÎTRESSE ! Elle va le voir mourir et le payer !" Je n'eu pas besoin de plus pour me relever : "IL EST OÙ?" Défier mon père était une mauvaise idée.

Traînée par les cheveux il m'avait entrainer dans une pièce sombre et froide, Adriel attaché, captif de ses monstres, le sang coulant un peu partout, les plaies profondes, j'hurlais de douleur et je me débattis comme une dingue pour le retrouver... Mais ils ne me lâchèrent pas. "Arrête, Marley, arrête, tu vas empirer les choses." "LACHE MOI ! MURPHY ! LACHE MOI...Laisse moi aller le voir.. ADRIEL !!! Adriel !!!" Mais aucune réaction de sa part.

Le chef entra et tout le monde se tut. "Relâchez le ! Je ferais ce que vous voulez mais relâchez le." Son regard était droit, franc et je savais que tout était perdu, même si mon combat durerait toujours, je savais que je n'avais aucune chance. "Tu lui as tout dit n'est-ce pas?" "NON ! NON IL NE SAIT RIEN ! Je vous le jure ! Lâchez le.." "Tu es une pute comme ta mère, un traînée, tu ne mérites pas d'être de la famille tu le sais, ta place est juste à nos pieds, tu ne vaux rien et ce sera ton rang maintenant, et ce mec va payer pour ta bêtise.."
Il redressa la tête d'Adriel, celui-ci de ses iris clairs croisa les miennes, mes larmes brouillant le reste, le son de la balle, mon cri à glacer le sang et mon corps qui tombe. Rapidement à ses côtés, il le détache, il tombe dans mes bras. "Mon amour,.. Mon amour... Non.. Non.. ne me laisse pas..." Je regarde mon père qui ricane avec son abruti de chef. "IL NE SAVAIT RIEN ! IL N'A JAMAIS RIEN SU, J'AI TOUJOURS ÉTÉ LOYALE!"
Mon frère, Marcel me prend pas le cou et me redresse. "Tu n'étais qu'un jeu pour nous atteindre, il ne t'aimait pas." Cracha à son visage. Gifle. Le combat était encore en court et je ne lâcherais jamais contre lui. "Que connais-tu de l'amour toi?"

"Deux choix, tu dois réparer tes erreurs, Gypsy peut te prendre pour être avec les filles et tu sais ce qui t'attends..." Etre une pute, une nana qui serait là quand ils rentreraient de mission pour se faire prendre brutalement, ...Jamais ! ".. Ou tu pars, on a besoin d'info pour prendre par surprise les Black Wolves. Entre dans leur clan, soit maline , prouve que tu n'es pas une perdue, une traitresse..." Ce n'était pas à NY, c'était loin d'eux, même si je risquais ma vie, ayant entendu parler d'eux, bien plus fort que nos petits Skully, je préférais mourir là bas que de leur servir... J'avais pris ma décision.

Un au revoir à Nyx, que je laissais chez une voisine à Adriel, les larmes aux yeux, expliquant qu'il était parti... (et pas mort, le mot n'arrivait pas à sortir d'entre mes lèvres). "Vous étiez si beau tout les deux..." Un petit sourire triste et mon identité changea, mon corps fermé, mon coeur à double tour... Marley Hoffman... Marley Hatman... Mon rôle sur l'île allait commencer, mais mes larmes couleraient toujours lorsque la nuit rôderait avec son froid mystique...


Marley - Adriel - Père  - Mère  -Murphy  - Marcel  - Chef des SkullBones  - Voisine