Je soufflais doucement, après cette conversation avec Artémis sur la plage, je n'avais plus le choix. Je devais tout dire à Everly, enfin une partie. Depuis son agression, c'est devenu compliqué, cauchemars toutes les nuits, saut d'humeur, pleur incessant. Je vais même avec elle avec ses rendez-vous avec la psy et elle m'a dit de la ménager en ce moment. Que pour l'instant par je ne sais quelle force d'esprit elle tient quand même, mais elle est a deux doigts de partir en vrille, elle m'a même parlé de suicide. Que dans des cas comme le sien, il arrivait d'avoir le syndrome du survivant et qu'on essaie de mettre fin à ses jours. Everly n'en était pas encore là, mais c'était une possibilité, je devais la ménager au maximum. Je devais quand même lui parler du bébé. Peut-être juste pour le moment, ne pas lui évoquer le fait qu'il est de moi. J'étais paumé. Je me sentais partagé entre Artémis et Everly, ne sachant pas trop dans quoi je m'embarquais. Dans ma tête le seul truc clair, c'est que j'allais être papa. A cette pensée, un sourire s'afficha sur mon visage.
J'étais dans la voiture en bas de mon immeuble et j'attendais que Artémis aille dans l'arrière boutique pour me dépêcher de sortir et rentrer chez moi sans la voir. Je me trouvais salaud de faire ça, mais après notre discussion riche en émotions, je ne me voyais pas lui parler de nouveau. Je montais deux par deux les marches d'escaliers et quelques secondes je me trouvais devant ma porte d'entrée. Je mis la clé dans la serrure et j'ouvris ma porte. « Everly !? » Je posais mes clé sur le guéridon de l'entrée et m'avançait dans l'appartement qui a première vue était vide. Sur le frigo il y avait un petit mot disant qu'elle reviendrait vite et qu'elle rapporterait le repas. Je soupirais et espérait qu'elle ramène des sushis, j'étais un fan inconditionnel de sushi. Je profitais pour aller prendre ma douche. Je restais plusieurs minutes sous l'eau chaude. J'avais l'impressions que l'eau me purifiait l'espace d'un instant, m'enlevant mes remords, mes mauvaises pensées et tout le négatif…
Après plusieurs minutes je sortais me séchant et j'attrapais un jogging et un tee shirt que j'aimais bien mettre pour traîner. Everly n'était toujours pas rentrée, je décidais de poser devant la télé en attendant son retour. C'est une fois installée que j'entendis sonner. Bizarre, qui peut bien sonner à une heure pareil. En allant devant cette dernière mes yeux se posèrent sur le guéridon et je vis les clé d'Everly. J'ouvris la porte avec un sourire voyant ma femme avec un sac qui contenait sans doute le repas de ce soir. « Tu as encore oublié tes clés… » Je ris doucement et la laisse entrer en la débarrassant de ses sacs que je pose directement sur le comptoir de la cuisine.