01 - La relation entre la mère et le père de Dylan n’a jamais été l’amour avec un grand A. Certes, ils s’intéressaient l’un l’autre lorsque Arthur avait été en Californie pour un partenariat avec une autre compagnie. Diana l’avait suivi jusqu’à Brindleton Bay très rapidement, convaincue que leur amour fougueux allait perdurer dans le temps. Emménager avec un homme à la tête d’une entreprise d’assurance à l’autre bout du pays sans avoir pris la peine de le connaître vraiment fut une erreur pour elle, mais ça lui aura pris quelques années pour s’en rendre compte -bien que le combo d’agente immobilière et d’une compagnie d’assurance était simplement parfait, augmentant la richesse de la famille, déjà bien aisée, davantage-.
Alors que leur couple battait déjà de l’aile, Diana tomba enceinte sans que ça soit voulu -elle ignorait si elle souhaitait élever un enfant, son emploi lui grugeait déjà tout son temps et Arthur n’était pas plus présent- ce fut une autre erreur dans sa vie. C’est à ce moment qu’elle remit vraiment sa situation en question. Arthur quant à lui, était heureux de pouvoir avoir une descendance qui pourra reprendre le flambeau lorsqu’il sera rendu trop vieux pour continuer à diriger l’entreprise. Il se montra rassurant les premiers temps, mais les problèmes jusqu’à là estompés refirent surface rapidement et le fait d’avoir eu un enfant n’avait en rien améliorer les choses. Leurs valeurs et leur vision étaient différentes au point que Diana décida de mettre un terme à sa relation et retourna vivre à Los Angeles avec sa propre famille, laissant Dylan aux mains de son père dans l’est du territoire américain.
Le père de Dylan n’a jamais évoqué les raisons du départ de la femme qui lui a donné naissance. Comme son fils n’allait probablement jamais revoir sa mère, tout ce qu’il lui donna comme information fut le nom ainsi que l’emploi occupé par celle-ci. N’ayant que très peu de souvenirs, Dylan n’a pas cherché à en savoir davantage au fils des années -même si enfant, les questions fusaient, mais restaient toujours sans réelle réponse-, se disant qu’au final, si elle l’a laissé derrière, c’est qu’elle ne voulait pas de lui.

02 - Dylan a toujours vécu seul avec son père. Si sur le plan monétaire, il n’avait strictement aucun problème -l’argent tombait littéralement des arbres avec le poste qu’occupait son géniteur-, mais sur le plan relationnel… c’était tout autre. Arthur n’avait qu’une seule vision; que son seul et unique fils prenne la relève lorsqu’il ne sera plus en mesure d’être à la tête de la compagnie lui-même. Et accessoirement de faire connaître le nom des Fowler en dehors de l'État de New York.
Cette pression que son père n’essayait même pas de cacher, Dylan l’a ressenti dès qu’il mit le pied pour la première fois dans une école -forçant sur la matière de mathématique en autre-. Ce chemin déjà tout tracé qui l’attendait, il n’en voulait pas. Gamin et naïf, Dylan ne disait rien, pensant que son père allait finir par lâcher prise du jour au lendemain à force de voir qu’il ne montrait aucun intérêt à devoir diriger des gens pour gagner seulement de l’argent, alors pourquoi se prendre la tête avec ça? Mais au fil des années, le discours restait inchangé. Près de l’adolescence, c’est à ce moment que Dylan commença à tenir directement tête à son père, disant qu’il n’avait aucunement envie de diriger une compagnie d’assurance. Qu’il remettait en question les décisions de son père à son égard. Mais aucun des deux ne voulait en démordre.
Défiant parfois son autorité pour voir à quel point son père allait s’inquiéter réellement à son sujet, qu’il allait le prendre au sérieux. Et non pas le considérer seulement comme son futur pion au sein de son entreprise.

03 - Sur le plan affectif, Dylan avait très peu de démonstration avec son père. Le classique père de famille trop pris par son travail et dont il préfère compenser son absence par des cadeaux. Dyl’ avait toujours tout ce qu’il désirait, mais très vite il s’en lassait. Le bonheur d’avoir en main ce qu’il voulait ne venait jamais combler ce sentiment de manque d’affection. Ce qui n’aidait pas sa relation avec son père.
Mais si les conflits relationnels avec son géniteur ne faisaient que se multiplier, cela poussa Dylan toujours être en compagnie de ses amis d’enfance -bien que leurs propres parents soient eux aussi amis, donc son père avait toujours en quelque sorte un œil sur lui-. Mais l’affection que les quatre autres lui apportaient était largement suffisante pour lui faire oublier ce détail et venait combler ce manque affectif qu’il avait avec son père.
Dylan eut une grande connexion avec Nathaniel. Rapidement, il le considéra comme un frère. Dès que quelque chose se passait, il était le premier à être au courant. Ils ont vraiment fait les 400 coups ensemble -et aussi accompagné des trois autres-. On parle encore aujourd’hui de leurs innombrables conneries faites sur le ferry lorsqu’ils allaient au lycée privé à New York -excepté Anne qui ne les a malheureusement pas suivi à cette étape de leurs vies-.

04 - Souhaitant faire de faux espoirs à son père, Dylan a décidé de prendre un cursus comptabilité et gestion à l’université lorsque ce fut le temps pour lui de faire un choix. Ce qui diminua les tensions.
Bien sûr, il décida d’aller à la même université que Nathaniel. Il était hors de question de fréquenter un autre établissement que celui de son meilleur ami qui estimait plus que son propre père. Mais les deux jeunes adultes avaient une approche différente des études. Si Nate ne prenait tout simplement rien au sérieux, préférant faire la fête à chaque occasion -et dont Dylan le rejoignait toujours avec plaisir-, Dyl’ de son côté avait pour objectif de décrocher son diplôme.
C’est aussi au courant de ses années d'études à la fac qu’il fait la rencontre d’un de ses camarades de classe qui finira par devenir la personne avec laquelle Dylan créera sa propre entreprise et voir tous les espoirs de son père s’effondrer. Il mit donc l’expérience de son collègue à profit entre les cours -et lorsque Nate était trop occupé- pour bâtir un plan et voir naître Get Out Now; compagnie d’Escape Game.
Au final, il se retrouverait bien à gérer une compagnie et à être à la tête de celle-ci -bien qu’en copropriétaire-, mais le simple fait que ça soit la sienne et non celle de son père le motivait comme jamais.
Et l’effet escompté fut au rendez-vous. Peu avant que Dylan décroche son diplôme, Arthur eut vent qu’une nouvelle compagnie de divertissement voit le jour à Brindleton Bay. Sauf qu’il ne se doutait pas que ce soit son propre fils qui se présente à son bureau, demandant une soumission d’assurance vis-à-vis cette nouvelle entreprise. Ce fut avec arrogance que Dylan lui annonça en être propriétaire et qu’il attisa à nouveau les tensions entre eux. Aucun contrat ne fut signé, mais son but était simplement de faire sortir son père de ses gonds.

05 - Dylan continua de se focaliser sur son entreprise florissante. Il demandait souvent à ses amis d’être les cobayes pour les maquettes qu’il mettait en place. Il avait fini par prendre goût à ce poste au sommet de la pyramide -lui qui avait pourtant toujours voulu rejeter cette position-.
Sans même s’en rendre compte, son boulot devenait de plus en plus prenant; il devenait comme son père, toujours le nez plongé dans le boulot. Prenant connaissance rapidement de cette situation, il délégua certaines tâches afin de libérer du temps pour ses amis, surtout Nate, qui depuis la séparation avec son ancienne fiancée, s’était installé à New York. Dylan trouvait triste le fait que son meilleur ami soit maintenant dans une autre ville, mais il ne manqua jamais une occasion de s’y rendre et de passer du temps avec lui -peu importe les plans que Nate avait prévu-.

06 - Sa vie bascula d’un coup sans qu’il ne le voit venir.
Alors qu’il réléchissait à de nouvelles manières d'innover les énigmes de ses Escape Room, c’est par appel téléphonique que Dylan apprend que son père est décédé. La cause du décès; arrêt cardiaque suite à un AVC.
Si aux premiers abords, la nouvelle ne lui faisait ni chaud ni froid, c’est dans les jours qui s’ensuivirent que l’émotion le submergea. Lui qui n’avait jamais été proche de son géniteur, qui avait eu le culot de se présenter dans son bureau pour lui apprendre d’une manière détournée que son rêve de le voir reprendre le flambeau un jour n’arrivera jamais. Lui qui avait mis fin aux échanges avec son père depuis cet affront.
Cependant, il n’en restait pas moins qu’Arthur était son père. Le seul membre de sa famille par les liens du sang. Ce seul membre qui ne faisait plus parti à présent de ce monde. Il se retrouvait réellement seul. La première personne que Dylan mit au courant de la nouvelle fut Nate.
Après le déluge commença. Le sentiment prédominant qui monta en lui fut celui dont il s’attendait le moins; la tristesse. Seulement, il la rejeta par tous les moyens, refusant d’éprouver un tel sentiment à l'égard de son défunt père. Il enchaîna les bouteilles de bière jusqu’au jour de l’enterrement. Son état étant pire le jour J. Non seulement il avait perdu le compte des verres d’alcool qu’il avait englouti, mais -comme une cerise sur le gâteau- il avait consommé de la cocaïne dans l’espoir de faire taire pour de bon ce sentiment de détresse que l’acte de mettre son géniteur six pied sous-terre emmenait chez lui.
Aucun besoin de mentionner que son état et son comportement était plus que inacceptable lors de la cérémonie. Heureusement pour lui, ses amis ont vraiment assuré pour lui.

07 - Suite à la mort récente de son père, Dylan se retrouva non seulement avec toute la fortune accumulée par sa famille, mais aussi la demeure luxueuse de son enfance qu’il trouvait bien trop grande pour sa propre personne, n’ayant personne dans sa vie ni même d’enfant. Mais le plus important; l’entreprise d’assurance qui manquait le dirigeant.
Malgré tous les différends qu’ils ont vécus, son père lui avait tout légué. Seulement, il y avait un problème qui se posait sur son chemin; il était enfant unique et son propre père l’était aussi. Personne d’autre que lui ne restait dans sa famille. Dylan peinait à croire qu’à vingt-huit ans, que l’on puisse avoir quasiment une crise existentielle. L’idée de faire fermer les portes à l’entreprise que son père a dévoué toute sa vie… et même ses grands-parents -même s’il ne les a jamais connus- faisait émerger en lui un sentiment de culpabilité. Même s’il a toujours détesté cette compagnie à cause de son père, il n’en restait pas moins une fierté familiale.
Après s’être torturé l’esprit plusieurs jours, Dylan finit par reprendre le poste laissé vacant par son père, renonçant à son poste de sa propre entreprise -même s’il garde toujours un oeil sur l’évolution et qui garde contact avec la personne qu’il a mis sur pied ce projet-. Avant de se retirer, il a résilié le contrat avec l’ancienne compagnie d’assurance pour plutôt faire affaire cette celle des Fowler. Et même si Dyl’ n’occupe plus une des plus grandes places de Get Out Now, il en garde une bonne partie des actions.


08 - Mort, son géniteur arrivait encore à avoir un certain pouvoir sur lui… et même six pieds sous terre, il eut finalement raison. Voilà que Dylan occupait le poste dont le défunt a toujours souhaité pour lui. La preuve que la vie est remplie de surprises et que tout peut arriver sans qu’on en aille le plein contrôle.